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Mieux prévenir le suicide des personnes âgées : les propositions du comité de bientraitance

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 14/10/2013

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Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées et à l'autonomie, a profité du 8 octobre, Journée Internationale de prévention du suicide, pour présenter les recommandations émises par le Comité National pour la Bientraitance et les Droits des Agés et des handicapés (CNBD) sur le suicide des personnes âgées.

Le rapport, coordonné par le Dr Anne-Sophie Rigaud, pointe en tout premier lieu le contexte dans lequel se développe le suicide. Par contexte, la ministre entend l'ambiance générale autour du grand âge, c'est à dire le fait que nous vivons dans une société qui présente des images négatives du vieillissement. "Nous ne devons pas être que dans la plainte lorsque nous parlons des âgés. Il nous faut montrer des images positives".

Le premier axe du "plan" concerne la sensibilisation du public comme des différents acteurs
"Les publics ne sont pas suffisamment alertés et informés de cette question de société. La France compte 3 000 suicides annuels de personnes âgées. Les personnes de plus de 65 ans représentant la tranche d'âge la plus suicidaire de notre pays" (28% en 2010).
La plainte doit être reconnue comme un signe de dépression qui elle-même peut mener au suicide. La dépression est douloureuse, mais rarement une demande cachée d'euthanasie. "D'ailleurs, ajoute la ministre, ce ne sont jamais les mêmes qui se plaignent et demandent l'euthanasie".

Il est intéressant de constater que la moitié des personnes âgées qui se suicident ont consulté un médecin dans la semaine qui a précédé. Preuve que le diagnostic n'a pu être posé. Or la dépression de la personne âgée se soigne comme les autres dépressions. "Aussi bien", insiste Michèle Delaunay.
Il semble donc essentiel de sensibiliser les professionnels, mais la formation nécessite des moyens dont le gouvernement ne semble pas disposer et ce même si Michèle Delaunay promet aujourd'hui un plan métiers, dont les lignes ne peuvent être définies pour le moment...

La ministre insiste également pour que soient sensibilisées les équipes qui interviennent au domicile. La détection de la crise suicidaire serait alors la première étape du système d'alerte. Pourrait ensuite être mis en place un dispositif d'alerte, d'analyse et d'intervention, sur le même modèle que la cellule d'intervention de Bourg en Bresse ou celle de l'hôpital Saint Anne à Paris. Il s'agit maintenant de recenser les initiatives existantes (rien de bien nouveau donc pour le moment).

Michèle Delaunay va toutefois missionner les ARS pour présenter un schéma territorial indiquant les noms et points précis des personnes à contacter. "Il faut être jacobin dans l'impulsion et girondin dans son application territoriale", s'amuse la ministre, qui va également renforcer les moyens attribués à Monalisa (pour lutter contre l'isolement des âgés, identifié comme l'un des premiers facteurs de dépression). Brigitte Ayrault, épouse du premier ministre, explique qu'un réseau constitué de 30 associations est aujourd'hui "quasi opérationnel". Grâce à l'apport financier de la CNSA (784 000 euros), trois permanents nationaux assureront le lien entre les différentes équipes départementales, situées dans le Gard, le Nord, la Gironde, le Val de Marne, le Lot, la Creuse, la Nièvre, la Moselle.

Leur mission : établir des diagnostics sur le terrain et repérer les zones blanches... en attendant un véritable plan d'actions !

Télécharger le rapport du 8 octobre 2013 du groupe de travail Prévention du suicide chez les personnes âgées
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