Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

40% des Français de plus de 45 ans n'envisagent pas le risque dépendance, révèle l'étude Pated présentée par la Fondation Médéric Alzheimer

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 31/03/2014

0 commentaires
Logo fondation médéric alzheimerPour éclairer les difficultés économiques liées au vieillissement de la population et comprendre les intentions des Français en matière d'assurance dépendance, la Fondation Médéric Alzheimer a présenté les résultats de son enquête PATED, menée en collaboration avec TNS-Sofres, L. Arrondel et A. Masson de l’Ecole d’Economie de Paris (PSE). L'objectif : évaluer les stratégies assurantielles ou patrimoniales mises en œuvre ou non.

L'assurance dépendance ne couvre pas un risque comme les autres. Contrairement aux autres risques (santé, auto, etc.) qui couvrent la personne immédiatement, le risque dépendance se caractérise par un décalage temporel important entre le moment où l’on s’assure (environ 58 ans) et le moment où le risque a une probabilité forte de survenir (environ 85 ans).

Il apparaît également qu'il est difficile pour les individus de s’identifier à des personnes dépendantes (altérité de la personne) et donc d’appréhender ce phénomène de manière rationnelle. C'est pourquoi, le risque dépendance est susceptible d’entraîner deux types de comportements :
- la myopie : les individus n’envisagent pas le risque dépendance auquel ils seront exposés,
- le déni : les individus sont conscients du risque mais préfèrent ne pas y penser.

Aux vus de ces éléments, on comprend que le risque de dépendance est aujourd’hui peu pris en compte. Parmi les Français de plus de 45 ans :
- 40 % ne l’envisagent pas. L'horizon temporel étant trop éloigné.
- 15 % font preuve de déni. Les français, mais on observe les mêmes données dans la littérature internationale, ne veulent pas y penser.
- 66 % n’ont pris à ce jour aucune disposition pour se prémunir de ce risque.

Pour Manuel Plisson, économiste, responsable du pôle Economie et Finances à la Fondation Médéric Alzheimer, on constate que les personnes naturellement altruistes (qui ne veulent pas peser financièrement sur leurs enfants) ou celles qui côtoient dans leur entourage des personnes dépendantes sont plus sensibles à la question (64 % d’entre elles envisagent le risque d’être un jour dépendant). Cependant, même si tous les Français étaient très prévoyants et averses au risque, la proportion d’individus prêts à s’assurer ne dépasserait pas 15 %. Car l'altruisme reste écrasé par la préférence temporelle.

On doit donc s'interroger sur la pertinence des produits proposés, ajoute Manuel Plisson. La richesse française se trouvant aujourd'hui dans le patrimoine, non dans les revenus. Instauration d’une assurance obligatoire comme pour la santé ou l’automobile, régulation publique active du marché visant à stimuler la demande (campagne de sensibilisation, politique de solvabilisation de la demande d’assurance par des instruments fiscaux, liquidification du patrimoine) ou profonde évolution des produits d’assurance (harmonisation des produits, développement du viager, etc.), politiques et assureurs vont devoir agir. Reste à savoir qui de la réglementation ou de l'évolution des produits saura répondre aux besoins de la société.

Pour en savoir plus, ici
Partager cet article

Sur le même sujet