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Bistrot mémoire de Rennes : 12 ans de rencontres au c½ur de la cité

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 27/06/2016

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Irène Sipos et Isabelle DonnioBoire un verre, échanger sur la maladie – ou pas ! –, dialoguer parfois avec des invités professionnels, mais aussi changer les regards sur les troubles de la mémoire, tels sont les objectifs des bistrots mémoire, nés en 2004 à Rennes.

A l’origine, une rencontre : celle d’Irène Sipos, alors directrice d’Ehpad, et d’Isabelle Donnio, psychologue. Ensemble, elles ont envie de créer un endroit convivial, hors de l’institution, pour rompre l’isolement des personnes malades mais aussi préserver la relation familiale, souvent mise à mal par la dépendance.

Photo Bistrot Mémoire de RennesLes rencontres débutent. Aujourd’hui, elles sont organisées tous les mercredis après-midis, parfois autour d’un thème et d’un invité professionnel, parfois centrées sur les loisirs (musique, etc.), parfois sans thématique particulière.

Elles sont ouvertes aux personnes souffrant de troubles de la mémoire, à leurs proches, ou simplement à ceux qui se posent des questions sur ces maladies. Chacun est libre de venir quand il le souhaite, s’il le souhaite. Les convives s'installent, boivent un verre, et profitent d'une après-midi entre personnes de bonne compagnie.

« En moyenne, il y a 20 ou 25 personnes chaque semaine », détaille Irène Sipos. « Un noyau dur de participants, de nouveaux arrivants, des bénévoles et la psychologue. » Cette dernière, condition sine qua non à la tenue d’un bistrot mémoire, veille au bon déroulement des après-midis qu’elle anime et coordonne.

Bistrot Mémoire de RennesLe lieu ? Un café restaurant agréable, et surtout spacieux. En ce moment, ils se déroulent à la Marmite sénégauloise, un café-restaurant au propriétaire bienveillant. Le 22 juin, le soleil brillait sur Rennes, et les participants ont profité du jardin pour fredonner des airs joués à l'orgue de barbarie.

Mais le bistrot mémoire devrait bientôt déménager. Le Café de la paix, en plein coeur de Rennes, est pressenti. Car l’idée n’est pas de rester entre soi. L’espace n’est pas privatisé, le bistrot mémoire ayant pour ambition de faire partie de la vie locale pour aider à balayer les préjugés.

Une vocation militante qui séduit Jean Bilak, l’un des participants les plus récemment arrivés. « Notre société est en manque d’actions collectives, notamment dans notre catégorie d’âge. Quelque chose est en train de naître ici, une nouvelle forme de solidarité, à nous d’unir nos forces malgré nos différences. »

Photo Bistrot Mémoire de RennesDepuis sa naissance, l’association a pris de l’ampleur et élargi son champ d'action. Le concept se développe partout en France, avec une quarantaine de bistrots mémoire qui sont désormais fédérés.

Le bistrot mémoire rennais prend aussi en charge la plateforme de répit locale. Les activités se multiplient, à l’image de ces sorties au musée des Beaux-Arts de Rennes lancées en 2012, filmées par France 3 début juin.

Et de nombreux autres projets sont lancés : continuer à développer le réseau, mais surtout, travailler de concert avec d’autres acteurs rennais (mairie, institutions culturelles, commerçants) pour faire de la capitale bretonne, déjà ville amie des aînés, la première ville française « dementia friendly », une vraie communauté inclusive comme Bruges en Belgique.


Irène Sipos et Isabelle Donnio, co-fondatrices des bistrots mémoire, en expliquent le concept en vidéo



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