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Comprendre les fragilités

Ne plus mourir... sur la toile

Auteur Rédaction

Temps de lecture 1 min

Date de publication 31/10/2016

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Nouveaux rapports au deuil

annie de vivie fondatrice AGEVILLAGELa Toussaint est l'occasion de parler de la relation de notre société à la mort, au deuil.

La mort a disparu de notre univers public. Les grandes saignées des guerres mondiales ont poussé à limiter les rites funéraires. La médicalisation, la "prise en charge" sanitaire ont fait que près de 7 personnes sur 10 décèdent en institution (à l'hôpital, en Ehpad, établissements pour personnes âgées dépendantes). Loin des regards.

Nous avons alors besoin de temps de recueillement, pour prendre acte de cette mort.
Les cimetières et ces fêtes annuelles de la Toussaint sont des moyens de nous poser.
Fleurir les tombes des disparus, c'est à la fois leur rendre hommage et partager la conscience des limites de notre existence, avec les vivants.

Sur la toile par contre, il peut être difficile de mettre fin à notre existence virtuelle. Les nouvelles procédures des opérateurs des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google) pour signaler la disparition d'une personne et obtenir la suppression de son profil sont souvent lourdes (justificatifs de décès). On peut ainsi se trouver invité à souhaiter l'anniversaire d'un disparu... douloureusement. Supprimer un profil peut aussi être vécu violemment, comme une seconde mort.

Ces fantômes numériques font parfois partie du travail de deuil. Certains services proposent la sanctuarisation de la mémoire du disparu sous forme de mémorial (images, photos, vidéos, souvenirs...).

La loi pour une Réublique numérique a introduit en septembre dernier les notion de "testament numérique" ou de "mort numérique" permettant d’organiser les conditions de conservation et de communication de ses données après son décès. Une personne peut être désignée pour veiller à la bonne exécution des dernières volontés. Des sociétés proposent maintenant des solutions, des sortes de coffre-forts numériques pour sauvegarder et transmettre ce que l'on souhaite.

Ces questions ouvrent des enjeux en terme d'éthique, de confidentialité, de défense des droits des personnes décédées...

Et on le sait, nous ne serons pas là pour "gérer" nos affaires après notre mort. Même en ayant communiqué nos dernières volontés, nous devrons accepter de laisser filer la vie, et le deuil aux vivants.

Il en va aussi de leur qualité de vie, aussi.
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