Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Connaître vos droits

Apa : tous les Français ne sont pas logés à la même enseigne

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 23/01/2017

0 commentaires

Alors que toutes les personnes âgées de France devraient en théorie bénéficier des mêmes droits, notamment en matière d’aides financières puisque les conditions d’attributions et montants de l’Apa sont fixées à l’échelle nationale, deux études récentes ont mis au jour de très fortes disparités. Tour de France des territoires où il devient de plus en plus difficile de vieillir.

En 2013, 1,2 million de personnes de 60 ans ou plus ont perçu l'allocation personnalisée d'autonomie, rappelait l’Insee en décembre dernier.

Mais dans des proportions très différentes selon les départements. Ainsi, « le taux départemental des bénéficiaires* de l'Apa à domicile varie de 6 % à 37 % et de 3 % à 16 % pour l'Apa en établissement », indique l’Institut national de la statistique et des études économiques ».

Les moyennes nationales se montant à 12 % pour le domicile et 8 % en établissement.

Des différences très fortes, qui ne peuvent s’expliquer uniquement par les ressources moyennes perçues par les personnes âgées dans chaque département ou le niveau moyen de leur perte d’autonomie.

L’accessibilité du dossier de demande d’Apa (parfois téléchargeable en ligne, parfois envoyé par courrier, parfois remis uniquement en mains propres aux personnes qui font le déplacement, au bon vouloir des conseils départementaux), pourrait être, entre autres, à l’origine de ces écarts élevés.

Le Nord et le Sud en tête

Dans le détail, ce sont les départements du nord de la France (Pas-de-Calais, Aisne, Somme et Ardennes), du Sud (Aveyron, Lozère et Hérault) et de la Corse et d’Outre-Mer qui affichent les plus fortes proportions de bénéficiaires.

carte des bénéficiaires de l'apa


Ce qui pourrait sembler être une bonne nouvelle, mais en réalité, ces taux élevés sont généralement corrélés à un fort taux de pauvreté des personnes âgées.

Ainsi, souligne l’Insee « dans les départements du sud de la France où le taux de bénéficiaires de l'Apa est de plus d’un quart, le taux de pauvreté des personnes de 75 ans ou plus est systématiquement plus élevé que la moyenne (9 % pour la France métropolitaine). Ainsi, la part des personnes de plus de 75 ans pauvres est supérieure à 15 % dans la Creuse, le Gers et la Lozère. Elle atteint même 21 % en Haute-Corse. »

Fort taux de pauvreté dans les villes du Sud

Une seconde étude s’est quant à elle penchée sur les taux de pauvreté dans les 100 plus grandes communes de France métropolitaine, et sur les profils de ces personnes en situation de précarité.

Si Béziers, dans l’Hérault, figure parmi les cinq grandes villes les plus pauvres de France, les personnes âgées n’y sont pas nécessairement plus mal loties qu’ailleurs.

En revanche, la situation des plus de 75 ans est particulièrement difficile à Ajaccio : 12 % des personnes pauvres y vivent dans un ménage comptant une personne de 75 ans et plus, contre 6 % à l’échelle nationale.

Mais aussi à Antibes (11,5 %), Cannes (10,1 %), Nice (8,6 %) ou Toulon (7,5 %).

Entraves politiques ?

De très fortes inégalités, à laquelle s’ajoutent parfois des obstacles locaux à l’obtention des aides financières nationales. Ainsi, dansla Somme, où le Conseil départemental semble vouloir imposer le mode mandataire pour les services d’aide à domicile financés par l’Apa, se mettant de fait hors la loi.

Une position contestée : le Défenseur des droits a été saisi à ce sujet, et des recours examinés par le tribunal administratif, rapporte le Courrier picard

Mais dans combien d’autres lieux de telles inégalités, de tels blocages persistent ?


* Ce chiffre indique la part des personnes âgées de plus de 60 ans qui touchent l’Apa.

Partager cet article