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Comprendre les fragilités

Fin de vie, qu'il est difficile d'en parler

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 20/02/2017

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Une campagne de communication pour libérer la parole

Qu'il reste difficile d'aborder la question de la fin de la vie, de la mort dans notre société.

Annie de VivieLe tabou est tenace, notamment quand sont associés les mots "dépendance", "Alzheimer"... Notre société n'a toujours pas fait le choix d'un vrai 5ème risque de compensation des situations de handicap quel que soit l'âge. Aussi redoute-t-on avant tout la "perte d'autonomie" avant la mort. Or une société où l'on vieillirait debout jusqu'au bout, accompagnés d'acteurs de la Silver Economie, est un enjeu qui pourrait enthousiasmer nos candidats à l'élection présidentielle !

D'ici là les départements arbitrent au mieux de leurs moyens pour les aides à domicile, notamment.

Face au tabou, les ministres Marisol Touraine et Pascale Boistard ont mobilisé le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV) pour lancer aujourd’hui une campagne nationale d’information sur la fin de vie.

Il s'agit d'inviter les Français au dialogue avec leurs proches et les professionnels de santé.

Il s'agit aussi de les informer sur les droits des personnes malades et des personnes en fin de vie.

Franchement qui voudrait mourir dans l'indignité ? Seul ? Perclus de douleur ? Sous le joug d'une médecine toute puissante ?

Pour tenter d'éviter ce scénario catastrophe, il vaut mieux connaître et utiliser les outils de la loi Claeys-Léonetti, adoptée le 6 février 2016.

> Rédiger ses "directives anticipées" qui s'imposeront aux médecins. La loi précise que si vous êtes dans l’impossibilité physique d’écrire seul(e) vos directives anticipées, quelqu’un peut le faire pour vous devant deux témoins désignés (dont l’un peut être votre personne de confiance).

> Désigner sa "personne de confiance" qui les défendra si on ne peut plus le faire.

Or à ce jour, plus de 6 Français sur 10 ne connaissent pas ces outils pour une fin de vie la plus choisie possible.

Cette campagne de communication qui allie spots TV et site internet www.parlons-fin-de-vie.fr est donc bienvenue.

Je vous invite aussi à découvrir des vidéos explicatives très originales déclinées des fables de la Fontaine "En toute chose il faut considérer sa fin".

J'ai mis 9 mois à aider ma mère à écrire des directives anticipées et désigner sa personne de confiance.
9 mois, tiens, tiens ... on voit qu'aborder ces sujets n'est pas simple. Cela prend du temps. Demande de la persévérance.
Un jour on prend le taureau par les cornes : on utilise les supports de la Sfap, de l'HAS, le nouveau modèle site "Parlons fin de vie" qu'Agevillage relaie sans relâche et on se lance dans la rédaction.
Cela ne fait pas mourir : ma maman va bien avec ses pluri-mini-handicaps !

J'ai été un peu plus rapide pour rédiger mes directives et désigner ma personne de confiance. nMais je ne vous raconte pas la tête mon médecin généraliste quand je lui ai donné les papiers ! "Mais vous n'êtes pas malade ? Pas en fin de vie ?"

Certes ... mais un accident est si vite arrivé... alors autant que mes directives soient connues, partagées, que ma personne de confiance ait été briefée et qu'elle se sente en confiance justement, pour défendre mes directives... au cas où...

Sensibilisé mais peut-être pas encore convaincu, mon médecin m'a promis qu'il rédigerait les siennes.
Et vous ?

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