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France, Belgique, Allemagne : où vaut-il mieux être aidant ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 18/04/2017

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Statut plus ou moins reconnu, droits pas toujours bien connus, accompagnement et soutien très disparates : les aidants européens ne sont pas tous logés à la même enseigne. Comparaison des situations en France, en Belgique et en Allemagne.

France, Belgique, Allemagne : où vaut-il mieux être aidant ?Où qu’ils vivent, les aidants sont confrontés à des difficultés similaires, ont des besoins identiques en matière de soutien et d’aide. A fortiori dans trois pays voisins géographiquement et culturellement proches… à première vue.

Mais à y regarder de plus près, les premières différences émergent. Ainsi, le travail des aidants belges est moins bien valorisé : l’aide qu’ils apportent est estimée à 1000 euros par mois environ, contre 3000 euros en France.

Par ailleurs, en Allemagne, les femmes sont surreprésentées parmi les aidants. Ainsi, 90 % des aidants allemands seraient des aidantes, contre 57 % en France.

Une aide financière pour les aidants : pas si simple

En effet, l’Allemagne a mis en place des mesures pour encourager les aidants à se consacrer entièrement à l’accompagnement de leur proche, quitte à ne plus travailler. Et ce sont donc les femmes qui prennent cette décision en grande majorité, probablement parce que comme en France, les femmes, à fonctions et compétences égales, touchent un salaire moindre que les hommes.

Cette aide est perçue par 74 200 aidant.e.s allemands, et peut atteindre 1500 euros par an. Surtout, elle s’accompagne d’un maintien des droits sociaux (cotisations retraite).

En Belgique, une aide est aussi versée aux aidants résidant dans quelques communes flamandes. Son montant et ses conditions d’attribution sont à la discrétion de chacune de ces communes. Au total, 30 000 personnes, sur les 860 000 aidants que compte la Belgique, en bénéficient.

En France enfin, aucune aide n’est prévue pour les aidants, hormis le droit au répit dans certains cas bien particuliers. Mais un peu moins d’un aidant sur 10 est employé par son proche et rémunéré grâce à l’Apa (allocation personnalisée d’autonomie), comme la loi les y autorise. Les aidants concernés bénéficient donc indirectement d’une aide publique.

Conserver ses droits sociaux

Cette embauche par son proche âgé permet aussi à l’aidant de conserver ses droits sociaux (chômage, retraite). Les autres en revanche ne cotisent plus quand ils s’arrêtent de travailler pour aider un aîné fragilisé, au grand dam des associations d’aidants.

Enfin, sur le plan des congés destinés à accompagner un proche, seule la Belgique a mis en place un système de congés rémunérés.

Les Français qui recourent au congé de solidarité familiale, destiné à accompagner une personne en fin de vie, peuvent néanmoins prétendre à une allocation spécifique, qui se monte à 55,37 euros par jour.

En matière d’aides financières et de droits des aidants, beaucoup reste donc à faire pour permettre à ceux qui le souhaitent de prendre soin de leur proche âgé, en France comme ailleurs.


Source : Etre aidant-e, entre solidarité choisie et précarité subie, Anna Métral sous la direction de Denis Stokkink, note d’analyse du think tank européen Pour la solidarité
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