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Etre aidant, être aidé

Pour ou contre un ministre des vieux

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 22/05/2017

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Bientôt 30 % de la population

Le 1er gouvernement d'Emmanuel Macron fait le choix de ne pas positionner un ministère chargé des personnes âgées.

Annie de ViviePourquoi pas car les personnes les pus âgées (bientôt 1/3 d'entre nous) sont des citoyens comme les autres. Elles ne doivent subir aucune discrimination liée à leur âge. Toutes les politiques publiques doivent s'adresser à elles, comme aux autres citoyens.

Tous les ministères (ville, culture, éducation, emploi, habitat, transports, développement durable, justice, sport, santé...) doivent donc décliner leurs politiques vers ces publics... qui ont parfois quelques particularités en termes d'accessibilité physique (handicaps), accessibilité financière (retraites), accessibilité technologique... C'est tout le sens du label "Villes amies des aînés" par exemple : pas forcément d'adjoint au maire chargé des personnes âgées mais la consciences des enjeux du vieillissement dans toutes les politiques des différents adjoints aux maires !

Ne pas désigner un ministre chargé des personnes âgées c'est lancer le signal que ces citoyens âgés (et leurs proches aidants) sont bien pris en compte partout.
Encore faut-il l'assurer, le vérifier, le motiver !

Ne serait-ce que pour l'accès aux droits (aux élections), à l'Apa (allocation personnalisée d'autonomie). L'Observatoire Agevillage montre que 30 % des départements ne donnent pas accès à distance aux dossiers.

Ne serait-ce que pour la compensation des situations de handicaps quel que soit l'âge et le territoire. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui.

Ne serait-ce que pour défendre les plus vulnérables, avec plus de 700 000 personnes sous une mesure de protection (tutelle), connectés de la tête aux pieds ?

Ne serait-ce que parce que le vieillissement va venir booster une économie de proximité, de services humains et porteurs de sens (4000 postes à pouvoir dans les services d'aides à domicile associatifs), d'aménagements des logements, de technologies pour l'autonomie, de déploiement de nouvelles formes d'habitats... la prometteuse mais encore stigmatisante "Silver Economie".

Non, les personnes âgées ne relèvent pas que de la santé, elles ne sont pas toutes malades, handicapées, en fin de vie (voir le superbe guide Passerelles Domicile). Mais quand elles le sont elles réclament les mêmes soins que les autes citoyens.

Il faut incarner l'enjeu de la longévité. Cette révolution qui fait que nous vivons quatre à cinq générations sur les territoires. Car chaque génération a à y gagner. Voir le documentaire auquel Agevillage a participé : "Age comme agir".

Il faut incarner le bien vieillir d'un tiers de la population, par un ministre, par un délégué interministériel auprès du Premier ministre.

Car des arbitrages financiers doivent être négociés pour étudier, former, soutenir, développer la filière de services, de produits, de solutions, de soins autour de ces enjeux du vieillissement, de l'aide aux proches aidants (qui travaillent), partout sur les territoires.

Ne rien faire relève du déni qui pèsera sur les générations futures, qui pèsera sur les finances publiques aussi (trop d'isolement, trop de soins, de médicaments, d'hospitalisations... par défaut de services suffisants, formés, compétents coordonnés, trop de "reste à charge" aussi pour financer les services d'aides, les maisons de retraite). Ne rien faire relève de l'âgisme, forme de racisme anti-âge. Or tant que l'on est vivant, on n'est pas "échec et mat", comme l'explique la directrice d'un établissement de la Drôme, dans le documentaire Age comme Agir. Voir aussi les images des "maisons de retraite en fête" à l'occasion de la fête des voisins.

Il faut incarner cette révolution de la longévité.
A vous de décider monsieur le Président.
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