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Journée des droits des femmes : journée des aidantes encore trop invisibles

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 11/03/2018

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Femmes en première ligne

La journée internationale du droit des femmes ce 8 mars a été l'occasion de rappeler que les femmes restent aujourd'hui majoritaires dans l'aide à un proche fragilisé (57% selon l'enquête HID qui commence à dater). Floriane Maisonnasse, maître de conférences en droit privé à l’université Paul Valéry - Montpellier 3 a travaillé fin 2016 sur l'égalité entre les femmes et les hommes autour du cas des proches aidants.

journée droits de la femme 2018Les femmes sont "doublement concernées : majoritairement dépendantes (via leur espérance de vie plus longue) et principales pourvoyeuses d’aides".

Elles sont les premières à s'investir dans les rôles familiaux, ménagers, quand un enfant tombe malade, s'il est en situation de handicap, auprès d'un parent âgé qui se fragilise.

Elles sont les premières à renoncer au travail, à passer à temps partiel, au risque de s’écarter de la vie sociale et se priver d’une retraite à taux plein.

Elles sont les premières à être impactées en cas de séparation, ce qui arrive à près de huit couples sur dix avec un enfant malade ou handicapé (voir le témoignage des Bobos à la ferme où le couple résiste).

Elles sont les premières épouses, filles, belles-filles, à devenir l'aidante désignée d'une personne âgée qui se fragilise. Elles deviennent parfois la salariée de celle-ci. Et elles ont encore du mal à recourir à l'aide professionnelle, à l'accueil de jour, à l'hébergement temporaire ou définitif.

Et elles sont les premières aussi dans les métiers de l'aide et des soins à la personne. Au point que beaucoup confondent encore "femme de ménage" et "aide à domicile" centrée sur le prendre soin, le maintien de l'autonomie.

Elles sont les première à subir l'injonction sociale d'aider, estime Florence Leduc, présidente de l'Association française des aidants (AFA), dans la préface du livre "J'aide mon parent à vieillir debout".

Et si elles laissaient plus la place aux autres, aux hommes (beaucoup la prenne, en tant qu'époux, fils, petit-fils, frère de personnes malades). Leur investissement est différent : plus de recours à l'aide humaine, aux technologies de l'aide à l'autonomie (domotique), aux accueils professionnels...

Les travaux de Floriane Maisonnasse invitent à une reconnaissance du proche aidant tant sur la valeur de l'aide qu'il apporte que de ses conditions de travail (aidant salarié, recours à des aides professionnelles formées, compétentes).

Après la reconnaissance du congé proche aidant dans la loi d'adaptation de la société à son vieillissement en 2015, les débats actuels sur sa rémunération (cf. congé maternité/paternité) montrent la nécessité de pousser la reconnaissance sociale de ces aidants (cf. le projet de loi du député Dharréville).
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