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Connaître vos droits

5ème risque, juste une question de pognon ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 17/06/2018

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Question de regard avant tout

Au lendemain de la vidéo qui a fait le buzz sur "le pognon et les minima sociaux", le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé au 42ème Congrès de la Mutualité, la création d'un nouveau risque de Sécurité Sociale, un 5ème risque mal nommé "dépendance".

5ème risquePour mémoire la Sécurité Sociale est née au lendemain de la deuxième guerre mondiale, du Conseil national de la résistance (CNR), pour couvrir les risques maladie/invalidité, maternité, chômage et retraite. Le CNR avait ouvert l'idée que de nouveaux risques arriveraient peut-être et que la société en serait solidaire, "à chacun selon ses moyens (cotisations), à chacun selon ses besoins (soins, pensions, aides)".

Ainsi, les situations de handicap ont-elles été jusqu'ici laissées à la charge des proches, des familles.

Avec le vieillissement de la population, avec l'explosion des maladies chroniques, l'accompagnement des situations de handicap liés à l'âge s'est amplifié.

Et nous n'avons pas d'intelligence d'espèce sur cette réalité de vivre quatre voire cinq générations ensemble, dans les familles, dans les quartiers, dans les villages.

Il nous faut inventer cette vie avec cette longévité.

C'est bien sûr une question d'argent (de pognon donc), de moyens alloués aux services qui viennent compenser les handicaps, les incapacités, les soins, les aides à la vie quotidienne, jusqu'aux solutions de logements adaptés.

Mais c'est aussi et surtout une question de regard sur ces personnes aux âges avancés, qu'il s'agit de respecter (comme toute autre génération).

C'est une question de regard sur leur éventuelle vulnérabilité, liée à leurs possibles fragilités, isolement, situations de faiblesse qui attirent les prédateurs en tous genres. Nous devons notamment les protéger des abus, des escroqueries.

Question de regard sur leur santé à venir, qu'il vaut mieux prévenir que guérir, comme s'y attèle le gouvernement en cherchant un reste à charge nul pour les lunettes, les prothèses dentaires et auditives, pour les années à venir. D'autant que les recherches sur les maladies neurodégénératives, neuro-évolutives, comme la maladie d'Alzheimer piétinent. D'ailleurs des proches aidants de ces pathologies, comme la maladie à corps de Lewy s'organisent.

Question de regard sur une vie sexuée jusqu'au bout comme le raconte The Book Club au cinéma, une vie connectée (avec des formations à l'informatique adaptées).

Question de regard sur ces lieux d'accueil, lieux de vie - lieux d'envies, qui misent sur la dynamique sociale (le lien social à la résidence Solemnes d'Eragny), avec des labels qualité, de bientraitance comme le label Humanitude auditionné la semaine dernière à l'Assemblée Nationale.

Question de regard sur la fin de vie, les services de soins palliatifs, la mort (voir cette magnifique bande dessinée "Dominique" cette semaine).

Une question de "pognon", certes monsieur le Président, mais surtout de regard sur les citoyens âgés et leurs proches, debout jusqu'au bout.
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