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Trouver son lieu de vie

Ehpad : devenir Envoyé spécial en EHPAD

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 24/09/2018

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De l’importance des regards extérieurs

Le magazine Envoyé Spécial de France 2 du 20 septembre a, à nouveau, posé un regard bien sombre sur les maisons de retraite médicalisée, les EHPAD (Etablissements pour personnes âgées dépendantes) en ciblant principalement deux groupes privés commerciaux et en ouvrant sur une structure associative mieux doté en personnel et au prendre soin plus professionnalisé.

advComment ne pas être révolté à la vue de vieilles personnes gisant par terre, criant dans le vide, seules dans les longs couloirs ?

La question des moyens interroge évidemment au vue des sommes que doivent régler les personnes hébergées et leurs proches.

On interroge le manque de personnels, le manque de compétences spécifiques en gériatrie, les budgets dédiés à la gestion de ces structures : pour les protections pour l'incontinence (que les technologies bousculent cette semaine), pour les repas adaptés du petit déjeuner au dîner...

Difficile de comprendre que les budgets soins et dépendance (décidés par les Agences régionales de santé et les départements) soient étanches des budgets hébergement (financés par les résidents et leurs familles). Ainsi un établissement "cher" n'aura peut-être pas une dotation "soin" suffisante.

Aux gestionnaires ensuite d'arbitrer leurs gestions, leurs investissements (chambres individuelles), les équipes "non soignantes", les relations avec les actionnaires... La journaliste Elise Lucet a pointé les résultats économiques florissants des groupes privés au regard de la qualité du prendre soin filmé.
Mais comme le souligne l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), les mouvements sociaux de ce début d'année frappe les 20% d'établissements privés comme les autres.

Tous les EHPAD ont besoin de dotations soins suffisantes quel que soit leur statut (public, privé lucratif ou non lucratif, associatif) car les besoins en soins sont réels. Les personnes accueillies aujourd'hui cumulent jusque 8 pathologies physiques et cognitives (comme la maladie d'Alzheimer et sa journée mondiale ce 21 septembre associée à la fête du sport). Ces situations très complexes voient les limites du maintien à domicile, malgré la qualité de réseaux de santé présentés cette semaine sur Agevillage.

Ces situations de besoins en soin montrent l'importance de relais professionnels, jusque la téléconsultation encadrées rappelle l'Assurance Maladie, voire en relais de services de Télémédecines de certains Ehpad (qui pourraient devenir des plateformes gériatriques... si nous le décidons collectivement en leur afférant les moyens en soins associés).

Sachant aussi que ces besoins en soins ne doivent pas faire oublier la vie jusqu'au bout. La vie en images (voir deux expositions photos cette semaine), la vie des proches aidants (qui ont besoin de soutiens dans la proximité et aussi à distance), la vie quel que soit le handicap (voir les solutions pour les mal-voyants cette semaine), la vie chez soi, en établissement, en famille d'accueil aussi.

Comment défendre cette qualité de vie, jusqu'au bout, y compris dans ces lieux qui ont si "mauvaise presse", qui font si peur ?

En y allant, malgré toutes nos appréhensions jusqu'aux craintes de représailles... car les plus âgés fragilisés n'ont souvent plus les forces, plus les capacités de se défendre.

Y aller, y entrer, y déjeuner, pour poser nos regards, nos étonnements, nos propositions de citoyens, de clients, d'électeurs.

Y aller pour rappeler les droits de ces personnes fragilisées (et leurs recours aux "personnes qualifiées" par exemple).

Osons pousser les portes de ces lieux de vie, de fin de vie. La journée nationale des aidants ce 6 octobre sera l'occasion de nombreuses journées portes ouvertes d'EHPAD (comme celles d'établissements publics, associatifs, privés labellisés Humanitude, 1er label de bientraitance).

Quitte à bousculer les arbitrages financiers concernant ces structures.

Quitte à faire bouger les lignes, les normes, les formations, les besoins de labels rassurants pour les uns et valorisants pour les autres (la qualité de vie est le thème de notre prochain colloque annuel Agevillage/Humanitude en novembre prochain).

Quitte à inventer de nouveaux modèles, de nouveaux modes d'habitats au grand âge.

Devenons tout à chacun un "envoyé spécial" de la société civile dans ces EHPAD.

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