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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Marie Drucker ambassadrice de la lutte contre la dénutrition en pays d'abondance

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 25/11/2018

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Pesez-vous, pesez moi et donnez moi envie de manger

En pays d'abondance, en France, des centaines de milliers de personnes (fragilisées, malades, isolées), souffrent de dénutrition. Après son manifeste en 2016, le collectif de lutte contre la dénutrition présidé par le Professeur Eric Fontaine, a décidé de remobiliser, sensibiliser, agir. Ce 26 novembre, plus de 200 personnes ont répondu à l'invitation de son colloque animé par Annie de Vivie, fondatrice d'Agevillage et directrice des formations Humanitude, sous le haut patronage de la Mairie de Paris, représenté par Galla Bridier, Adjointe chargée des séniors et de l'autonomie. Le collectif a lancé sa plateforme de propositions et reçu le soutien d'une ambassadrice médiatique, touchée et impliquée : Marie Drucker.

Des chiffres accablants inconnus du grand public estime l’ambassadrice Marie Drucker


Une personne âgée hospitalisée sur deux, près d'un tiers des résidents en Ehpad (250.000 personnes), à 10% des personnes âgées vivant à leur domicile (soit 400.000 personnes)... les chiffres de la dénutrition sont accablants et très mal connus estime Marie Drucker, journaliste, documentariste qui a accepté de devenir l'ambassadrice des propositions du collectif de lutte contre la dénutrition.

Ces chiffres sont scandaleux dans notre pays d'abondance, d'autant que la dénutrition entraîne une spirale est infernale pour la santé, comme la décrit le Pr Monique Ferry gériatre nutritionniste : amaigrissement > fonte musculaire > déficit immunitaire > infections respiratoires > troubles psychiques > infections urinaires > chutes > escarres > état grabataire.

Sans parler des couts directs pour la santé des personnes concernées et des coûts indirects en termes de sur-médication, hospitalisations évitables, besoins en soins auprès des proches aidants, déchets...

Même gros, on peut être dénutri

La dénutrition est visible quand l'amaigrissement est spectaculaire mais parfois la fonte musculaire est cachée par la masse grasse des personnes même obèses.

Un indice de masse corporelle (IMC) ne contribue au diagnostic de dénutrition que lorsqu’il est inférieur à 18,5 chez l’adulte et à 21 chez la personne âgée. Un IMC supérieur à ces seuils n’exclut pas la dénutrition.

L’hypoalbuminémie (mesuré par prise de sang) est un marqueur pronostique puissant, insiste le collectif de lutte contre la dénutrition.

Prévenir, détecter

Pesez-vous, pesez-moi : la campagne #Quandjemepèse a été déployée ce 5 avril 2018 dans 16 centres hospitaliers universitaires (CHU). Elle va se déployer en 2019.

Mais le collectif de lutte contre la dénutrition demande aussi le retour des balances dans les pharmacies.

Donner envie de manger

Le collectif de lutte contre la dénutrition recommande de
- Proposer un dépistage bucco-dentaire gratuit à partir de 65 ans (puis à l'entrée en Ehpad : établissement pour personnes âgées dépendantes)
- Favoriser l'information du grand public, des aidants par un site Internet public validé et une grande campagne de sensibilisation (dans le programme national nutrition santé, PNSS, notamment)
- Améliorer les repas avec des budgets de 6 euros par jour pour les denrées alimentaires et repenser l'organisation pour plus de confort, plus de plaisir
- Rediscuter l'utilité des régimes alimentaires
- Promouvoir l'activité physique
- Renforcer le dépistage de la dénutrition : imposer la pesée à chaque consultation médicale, partager la prise de conscience individuelle et collective de l'importance de suivre son poids
- Informer et soutenir les proches aidants sur les risques autour de l'alimentation de la personne âgée (In frigo veritas), sur le plaisir de manger, assis, debout... là où elle le souhaite, le désire.
- Permettre aux diététiciens de prescrire des compléments nutritionnels oraux, favoriser la prescription des APA : activités physiques adaptées
- Renforcer les compétences des professionnels de la nutrition avec un médecin nutritionniste et de 10 diététiciens pour 600 lits d'hospitalisation, redéfinition des Comité de Liaison Alimentation Nutrition (CLAN)
- Renforcer la formations des intervenants auprès des plus âgés des stratégies de détection et de lutte contre la dénutrition.

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