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Aide et soutien à domicile : à quel prix ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 11/02/2019

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Un coût, mais aussi des bénéfices

Après 60 ans, une personne sur cinq vivant à domicile – soit environ 3 millions de personnes – déclare être aidée régulièrement pour accomplir les gestes de la vie quotidienne (faire les courses, cuisiner, s’habiller …).

Dans un cas sur deux, cette aide est apportée par un proche, un aidant. Environ un million et demi de personnes âgées font donc appel à une aide professionnelle, pour, en moyenne, un peu moins d’une heure par semaine.

Au-delà des gestes de la vie quotidienne, plus d’un senior de plus de 50 ans sur deux déclare recourir à des professionnels pour des services liés à leur domicile : jardinage, bricolage, entretien…

Des services à la personne qu’ils se disent prêts à payer 184 euros par mois en moyenne.

Avec un tarif horaire autour de 25 euros (avant réduction d’impôt), les besoins (une heure par semaine en moyenne) et le budget envisagé concordent… sauf qu’entre 50 et 85, 90, 95 ans, toute une palette de situations très diverses existe.

Pour les personnes en grande perte d’autonomie (Gir 1 et 2), on compte 9 heures d’aide professionnelle en moyenne chaque semaine… soit un budget d’environ 960 euros par mois.

Une réalité pointée par le magazine Pièce à conviction sur France 3 ce 7 février, qui montre ces interventions chronométrées des aides à domicile professionnelles (30 minutes pour aider à la toilette, au petit-déjeuner, à la prise des médicaments) pour des journées coupées de 7 heures à 21 heures, auprès de 10 à 15 familles...

Le budget de l'aide à l'autonomie peut être en partie être financé par l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa).

Cette aide, destinée aux personnes âgées en perte d’autonomie, est assortie d’un plan d’aide élaboré par les services du Conseil départemental, et qui prévoit des heures d’aide à domicile dans la grande majorité des cas.

Pour les personnes non éligibles à l’Apa, les Caisses de retraites et le Conseil départemental peuvent eux aussi financer une aide-ménagère ou à domicile.
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La politique de ces départements est aussi pointée par le magazine Pièce à Conviction

Leurs finances sont contraintes face à une demande qui explose explique M.Klein président de la Meurthe et Moselle. Les revenus de la fiscalité varient de départements plus ou moins riches, sans contrepartie de l'Etat. "Imaginerait-on une allocation chômage différente d'un département à l'autre ?" insiste Mathieu Klein. Dans la Somme, le département avait exigé des bénéficiaires de l'Apa qu'ils deviennent l'employeur direct de leurs aides à domicile (pour économiser les frais des structures), au risque de ne pas respecter le droit du travail et d'emboliser les tribunaux des Prud'hommes. Il a été condamné à respecter le libre choix des personnes (loi d'adaptation de la société au vieillissement).

Investir dans l'aide à domicile : c'est rentable socialement.
Recourir à une aide à domicile réduit la probabilité d’aller en Ehpad, de recourir aux urgences, et permet une meilleure participation es aidants au marché du travail. Ainsi, chaque euro public consacré à l’aide à domicile génèrerait un gain socio-économique de 1,62 euro.

« Appliqué à l’ensemble de la population de plus de 60 ans bénéficiant d’une aide familiale, le bénéfice socio-économique (net des coûts pour les finances publiques) s’élèverait à 1,5 milliards d'euros par an pour une heure d’aide à domicile en plus par semaine », indiquent les auteurs de ce calcul.

Reste à imaginer des réseaux d'aides locaux, identifiés, fiables, financés, coordonnés : privés ? Publics ? Citoyens comme ces initiatives d'habitats collaboratifs, participatifs ?


Sources :

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