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Concertation grand âge : les propositions en direction des aidants

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 01/04/2019

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Eclairage de Florence Leduc, présidente de l’Association française des aidants

Après six mois de concertation, Dominique Libault a remis jeudi 28 mars son rapport à la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, en vue du projet de loi grand âge qui devrait être présenté cet automne. Un rapport dense, fort d'une vision globale du sujet : sur les 175 propositions qu’il contient, 13 concernent directement les aidants.

Reste à charge en Ehpad, augmentation des effectifs dans les établissements, prévention, âgisme, Apa… Aucun sujet n’a été laissé de côté dans le rapport.

Y compris celui des aidants : « on ne peut concevoir une action forte en faveur des personnes âgées sans s’engager fermement auprès des aidants dont nous savons le rôle essentiel, et en même temps la difficulté de la tâche, l’épuisement sui souvent les guette, le découragement et l’affaiblissement de leur propre santé », affirment les auteurs du rapport (page 69).

Ainsi, les propositions 22 à 34 leur sont consacrées, avec pour but :

  • De simplifier la vie des aidants (création d’un guichet unique, mise à disposition d’outils d’évaluation de leurs besoins) ;
  • De les soutenir financièrement (indemnisation du congé de proche aidant, nouvelle Apa pour un meilleur accès au répit) ;
  • De les aider à concilier vie d’aidant et vie professionnelle (dialogue social obligatoire sur le sujet, assurances collectives pour les aidants salariés, mobilisation des services de santé au travail…) ;
  • De les soutenir à l’échelle du territoire (financement par les Conférences des financeurs d’actions en direction des aidants…).
Mais quel avenir pour ces propositions ambitieuses, alors que la proposition de loi de la sénatrice Jocelyne Guidez, qui visait notamment à indemniser le congé de proche aidant a été vidée de sa substance lors de la navette parlementaire ?

Pour Florence Leduc, présidente de l’Association française des aidants, il s’agit simplement d’un problème de calendrier : « la proposition de loi s’est télescopée à l’agenda politique, mais elle a permis d’avancer sur le sujet », commente-t-elle.

Si la présidente salue le travail effectué et la volonté qu’a eu Dominique Libault d’écouter et prendre en compte l’ensemble des parties prenantes, elle déplore toutefois le caractère parfois alarmiste du rapport, qui indique notamment que 40 % des personnes âgées de plus de 60 ans « souffrent dans les activités de la vie quotidienne d’au moins une limitation fonctionnelle (physique, sensorielle ou cognitive) sévère » (page 187).

« Si on veut faire changer le regard sur le vieillissement, (premier grand axe du rapport NDLR), il faut arrêter de faire peur aux gens ! »

Florence Leduc regrette également que la barrière de l’âge soit maintenue : « les difficultés liées à la perte d’autonomie sont de même nature, que l’on soit une personne âgée ou une personne handicapée », souligne-t-elle. « La perte d’autonomie touche tous les âges de la vie. »

La proposition de refondre l’Apa pour en faire une prestation autonomie (proposition 121), « proche de la PCH », a indiqué Dominique Libault le 28 mars, semble toutefois avancer – un peu – dans ce sens.

Consulter le rapport Grand âge, le temps d’agir – Dominique Libault
Lire notre article sur les huit priorités du rapport Libault

Crédit photo : Nathanaël Mergui
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