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Etre aidant, être aidé

Droits et devoirs de l'aidant : que faire face à une personne qui refuse de l'aide ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 20/05/2019

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Etre l’aidant, le proche d’une personne âgée en perte d’autonomie implique souvent de devoir prendre des décisions. Mais même fragilisée, la personne concernée conserve des droits qu’il convient de respecter, et peut avoir un avis contraire à celui de son entourage. Comment faire face aux refus d’aide ? Pistes de réponses.

Quelle que soit le degré de perte d’autonomie, même si la personne est sous tutelle, chacun conserve ses droits fondamentaux, parmi lesquels le droit à la protection de sa santé, le droit au respect de sa dignité, le respect de sa vie privée et du secret des informations, le droit de recevoir des soins appropriés, ou encore le droit du libre choix de son praticien, rappelle maître Lina Williatte, professeure de droit à l’Université catholique de Lille et avocate au Barreau de Lille*.

Concrètement, cela signifie que juridiquement, chacun peut refuser des soins médicaux, et que le consentement du patient doit être obtenu avant d’effectuer tout acte médical.

Les soignants doivent informer la personne soignée avec précision, notamment sur la maladie diagnostiquée, l’utilité des traitements et leurs effets secondaires possibles.

Cela signifie également que les soignants ne sont pas censés informer le conjoint ou la famille du malade, seul le malade peut le faire s’il le souhaite.

« La seule dérogation possible, prévue par les textes, c’est donc le cas du patient qui se trouve dans un état grave. On informe la famille que le patient va mourir (diagnostic grave ou fatal), mais on ne dit pas de quoi le patient va mourir », précise maître Lina Williatte.

De même, les proches ne peuvent décider de priver quelqu’un de sa liberté, en demandant à l’intervenant à domicile de fermer la porte à clef après son passage : ce serait une atteinte à la liberté physique de la personne, qui s’apparente à une mesure de contention.

Des réalités règlementaires difficiles à concilier avec le besoin des aidants d’être rassurés, de savoir leur proche en sécurité.

Conseils pour ouvrir le dialogue

Comment aider au mieux tout en respectant les volontés de la personne concernée ?

Vous pouvez commencer par mobiliser le reste de la famille, frères, sœurs, enfants… pour discuter, ensemble, de ce qui vous semble être la meilleure solution pour votre proche.

Il faut aussi veiller à impliquer la personne concernée : elle doit être informée de vos échanges et être partie prenante des discussions qui la concernent.

Pour la convaincre, il faudra commencer par l’écouter, entendre ses volontés, son point de vue sur le sujet pour trouver un compromis qui satisfasse tout le monde.

Mais aussi laisser autant que faire se peut l’émotionnel de côté.

Enfin, il faudra sans doute adapter votre proposition d’aide, la soumettre à plusieurs reprises à la personne en perte d’autonomie pour trouver la solution qui lui convienne.


* Lina Williatte est intervenue le 21 mars 2019 à Laon, dans le cadre d’une rencontre intitulée Face au refus d’aide des personnes âgées à domicile entre droit(s) et devoir(s), organisée par la Maia Aisne Centre.

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