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Un logement ? Non, vous êtes trop vieux ! les petits frères des Pauvres s'indignent

Auteur Rédaction

Temps de lecture 4 min

Date de publication 06/02/2012

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Logo petits frères des PauvresConsidérant que le critère d'âge ne peut être un élément excluant d'un dispositif de logement, l'association « les petits frères des Pauvres » réagissent à la circulaire du ministère du l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement en date du 13 janvier 2012 qui indique aux préfets que les pensions de famille "ne sont pas destinées particulièrement aux personnes âgées … sauf autorisation exceptionnelle à titre expérimental".

« Outil phare » de la politique de logement du gouvernement, les pensions de famille doivent permettre à un plus grand nombre de personnes exclues de bénéficier d'un logement adapté à leurs besoins et leur projet de vie. Pour éviter la solitude et permettre un meilleur accompagnement, le dispositif est destiné aux personne en grande difficulté sociale qui ne peuvent accéder à un logement classique.

Les pensions de familles un dispositif pour éviter l’isolement des plus vulnérables

Dans un contexte de crise, les personnes de plus de 50 ans sont particulièrement touchées estiment « les petits frères des Pauvres » qui ont mis en place des unités de logements accompagnés permettant à des personnes d'accéder à un logement autonome en évitant une situation d'isolement.

« Cette forme d'hébergement en pension de famille rend possible l'autonomie de personnes fragiles, désociabilisées en leur apportant une aide adaptée. Elle sort les gens de la précarité et leur offre un cadre de vie réconfortant. Je regarde ces hommes et ces femmes retrouver les petits riens du quotidien, le repos bien mérité des personnes “à bout de souffle” », souligne un des responsables d'une pension de famille des "petits frères des Pauvres".

Disposer à tout âge d’un logement

Dans cette période de crise, lorsque « l'absence criante de logements sociaux et la loi du marché mettent à la rue de plus en plus de personnes, y compris des personnes âgées,
il serait dramatique qu'elles soient exclues des pensions de famille. »
Centres d'hébergement et autres lieux d'accueil pointent l'augmentation d'une population vieillissante accueillie et leurs difficultés à trouver des solutions adaptées. La fragilité physique de ces personnes augmente leur vulnérabilité

Les établissements pour personnes âgées accueillent une population en perte d’autonomie avec une moyenne d'âge à l’entrée de 85 ans, ils ne sont pas en mesure de recevoir des personnes plus jeunes expliquent les petits frères des Pauvres. D’autant que le parcours de vie de ces personnes les a rendues rétives à des fonctionnements institutionnels.
Chaque jour dans les pensions de famille des petits frères des Pauvres, insiste l’association, nous partageons la vie de ceux qui sont trop « cassés » pour être seuls dans un logement totalement autonome mais qui n'ont pas leur place, à cette étape de leur vie dans une maison de retraite.
Que devons-nous faire ? Les remettre à la rue sous prétexte qu'aucun logement n'est prévu pour eux ?
Les petits frères des Pauvres demandent que, comme cela était dans les textes précédents, l'accès à tout dispositif de logement en général, et dans ce cas précis dans les pensions de famille, ne puisse être conditionné à des critères d'âge, excluant de fait ceux qui cumulent les conditions de vulnérabilité.

Le mal logement s’enracine selon le 17e rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre

3,6 millions de Français sont non ou très mal logés. Et, indique le rapport si l'on y adjoint tous ceux qui se trouvent en situation de fragilité de logement à court ou moyen terme, ce sont au total 10 millions de personnes qui sont touchées par la crise du logement !. Le périmètre de fragilité financière généré par le coût du logement quand on le réfère aux revenus des ménages, est considérable puisqu'il concerne 6,6 millions de ménages.
" Pour l'heure, la politique du logement apparaît singulièrement insuffisante et trop peu protectrice pour les plus modestes, sa ligne générale consistant à soutenir de façon inconsidérée les mécanismes du marché immobilier en imaginant qu'ils étaient en capacité à répondre aux besoins sociaux" en la matière signale le rapport.
Parmi ses principales recommandations, la Fondation réclame le relèvement à 25 % du taux de logements sociaux dans les communes et un encadrement des loyers dans le secteur de la relocation. La Fondation Abbé Pierre a saisi l'occasion offerte par la proximité de l'élection présidentielle pour proposer aux candidats de signer un "contrat social" sur le logement.

Orléans limite les loyers des plus de 62 ans vivant en F2

Consciente de cette situation l’'Office HLM d'Orléans a décidé d'instaurer un "bouclier social" limitant le loyer de certains locataires âgés et démunis à 20% de leurs ressources.
Pour en bénéficier, les locataires doivent être âgés de plus de 62 ans, vivre au plus dans un F2 et payer un loyer qui excède 20% des revenus, y compris l'aide personnalisée au logement.
Une centaine de personnes sont concernées, souvent des femmes seules, et la baisse de loyer, de 50 euros en moyenne, peut atteindre jusqu'à 150 euros pour les plus démunis. Le manque à gagner est pris en charge par l'office HLM.
"La part du logement dans le revenu est perçue comme étant de plus en plus lourde et certaines catégories de retraités sont particulièrement touchées, notamment ceux qui ne perçoivent qu’une petite retraite parce qu'ils ont subi la crise et de longues périodes de chômage", a souligné le président de l'Office, le député UMP Olivier Carré.
Ce dispositif découle d'une des dispositions de la loi de mobilisation pour le logement et la lutte contre l'exclusion de 2009 (loi Molle), dont les décrets d'application sont sortis l'été dernier.

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