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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Je veux mourir comme Zelda Kaplan

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 11/03/2012

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Annie de VivieComment ne pas envier Zelda Kaplan, 95 ans, qui s'est évanouie, morte, sur son siège au premier rang d'un défilé de mode le 15 février dans le Lincoln Center de New-York ?
Qui n'a pas fantasmé "mourir sur scène, comme un artiste" ou "un verre de champagne à la main, comme le rêvait Ava Gardner", "dans son sommeil juste après une fête entre proches", et encore "mourir comme on a vécu" ?

Zelda Kaplan - photo reutersZelka Kaplan a assouvi sa passion pour la mode jusqu'au bout. Stylée jusqu'au dernier moment, cette créatrice avait confié lors d'une interview au blogueur Ari Seth Cohen, "que sa longévité était liée à son mode de vie sain (sans oublier les fêtes !), à l'intérêt qu'elle portait au monde et à son activité sociale". Elle se considérait comme une citoyenne du monde, engagée dans la cause des femmes et contre l'excision.

Prendre sa vie en main, voire sa mort ?
Cette mort médiatisée réveille notre condition de mortel, condition que nous cherchons à oublier pour vivre (par différents moyens comme nous activant, nous divertir, quotidiennement, selon le philosophe Pascal).
Cette année, nous ne pourrons pas nous approcher de ce tabou, nous installer dans un cercueil par exemple, imaginer notre enterrement, discuter avec les entreprises du monde funéraire, où dialoguer avec les artistes que la mort inspire, au deuxième Salon de la Mort. Celui-ci n'aura malheureusement pas lieu. La crise, les peurs, les tabous sont, eux, bien vivants.

Mourir en douceur, même gravement malade ?
Et si, contrairement à la mort de Zelda Kaplan, des maladies viennent nous handicaper, si la fin de vie devient difficile, comme il serait formidable de pouvoir être aidé, accompagné, par des professionnels formés, compétents, en nombre suffisants, à domicile ou en établissement spécialisé.
Des établissements, des équipes montrent déjà la voie en France (approches non-médicamenteuses, douces, centrées sur la personne comme l'Humanitude que nous connaissons bien). Saluons ce médecin japonais, venu se former en France, et qui propose à ses collègues de déployer cette Humanitude dans son pays. Les premiers impacts des techniques sur les personnes dites difficiles sont prometteuses.

Mourir ou être tué, euthanasié ?
Alors que certains veulent que les candidats à l'élection présidentielles se voient morts (affiches), pour pousser à la dépénalisation de l'euthanasie, espérons que cette campagne électorale saura raison garder. La dignité, les droits de l'homme ne se préemptent pas. A chaque citoyen d'être vigilant sur la qualité de la société dans laquelle il souhaite vivre.
Quand arrive l'heure, les demandes de morts évoluent plutôt en demande d'aides, de soutien, de présence, douce, chaleureuse, apaisante... humaine.

Envisager sa mort ?
Je repense à notre coup de coeur, l'an dernier, pour le livre "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire". Pour ses 100 ans, le héros Allan Karlsson décide de fuir la maison de retraite où il vit pour vivre comme il l'entend ses dernier jours. Un road-movie poétique, délicieux, vivifiant !
Heureusement que les artistes (écrivains, peintres, musiciens, chanteurs, stylistes...) nous aident à dépasser notre vérité, notre condition humaine.
La mort relève du sacré. Montaigne disait que "Philosopher c'est apprendre à mourir".
D'ici ce moment si difficile à envisager, mieux vaut peut-être oser apprendre à vieillir (comme nous le suggère Jane Fonda), avec le sourire !

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