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Personnes âgées : 90% des français Français préfèrent vieillir à domicile en adaptant leur logement : le rapport Boulmier propose de le leur permettre

Auteur Rédaction

Temps de lecture 4 min

Date de publication 10/04/2012

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Selon un récent sondage Opinion Way pour l'Observatoire de l'intérêt général*, 90% des Français estiment que face au problème de "dépendance" liée à l’âge rester à domicile est une bonne solution, préférable à la maison de retraite) et souhaiteraient adapter leur logement dans le cas d’une dégradation physique mais sont partagés sur le financement de cette adaptation.
Muriel Boulmier auteure du rapport "Bien vieillir à domicile : enjeux d'habitats, enjeux de territoire propose notamment le réaménagement des aides publiques et du dispositif fiscal, à dépense budgétaire constante.

Neuf Français sur dix préféreraient adapter leur domicile si leur état se dégradait en avançant en âge plutôt que d'aller en maison de retraite. Parmi ceux qui préféreraient rester chez eux, 49% pensent pouvoir financer l'adaptation de leur logement avec "des aides publiques", 45% grâce à leurs "propres ressources" et 6% via "une aide financière des proches".
Parmi les 9% des personnes interrogées qui préféreraient "intégrer un établissement spécialisé" (1% ne répond pas) 69% disent qu'ils n'auraient pas les moyens de se payer un tel hébergement spécialisé, contre 29% qui pensent qu'ils pourraient et 2% qui ne répondent pas.

Adapter son logement revient a minima à 4 280 € mais le coût moyen mensuel d’une maison de retraite est de 2 200 €. C’est pourquoi Muriel Boulmier, présidente du groupe de travail « Evolutions démographiques et vieillissement » du Comité européen de coordination de l’habitat social (CECODHAS) préconise entre autres, un réaménagement des aides publiques et du dispositif fiscal, à dépense budgétaire constante : « Souvent inabordable pour une personne seule, le maintien à domicile peut se révéler une manne d’économies pour la dépense publique. Si la prise de conscience collective naissante s’accompagne d’une mutualisation des moyens publics (Santé, Logement, Cohésion sociale), à l’échelle étatique comme territoriale, l’économie réalisable pour la dépense publique apparaîtra clairement. En effet, bien que majoritairement propriétaires, les personnes âgées n’ont pas pour autant les moyens d’assumer cette dépense, ou son reste à payer, aides publiques déduites ».

Pour la dépense publique, le coût du traitement de la dépendance (non cognitive) en institution reste bien plus élevé que celui du maintien à domicile, rappelle le communiqué de l'observatoire de l'intérêt général. Et, alors que l'on s'accorde pour dire que la vieillesse n’est ni une maladie ni un handicap, et que la place des personnes âgées n’est donc pas à l’hôpital "Est-ce si difficile d’appréhender cette évolution démographique dont on connait la tendance depuis un demi-siècle ? Qui peut raisonnablement croire qu’il est impossible de permettre aux personnes vieillissantes d’envisager un avenir serein, en sécurité, chez elles, et de réserver les établissements spécialisés et hôpitaux, coûteux pour l’Etat comme pour les familles, aux derniers moments de la vie ?"

L’abandon de la réforme de la dépendance n’a laissé place à aucune proposition de substitution, voire de transition. Or, plusieurs pistes attendent d’être empruntées, à titre d'exemple "un aménagement de l’article 200 quater A du Code général des impôts peut, à dépense constante, venir absorber en partie le coût du maintien à domicile, si tant est que le crédit d’impôt auquel il ouvre droit soit transférable aux descendants". De même, la généralisation dans les établissements bancaires d’un microcrédit spécifique aux personnes âgées, pour l’adaptation de leur résidence principale, peut constituer une aide précieuse permettant d’envisager un maintien durable à domicile. Enfin, le viager HLM , qui reste à créer, peut d’après Muriel Boulmier dans son rapport y concourir.

« Vieillir chez soi reste un objectif, d’ordre intime et affectif autant qu’économique, que les seniors ne renonceront pas à atteindre. Quitte à évoluer dans un logement inadapté à la diminution de leurs capacités physiques, avec baignoires, escaliers, bref, quitte à prendre le risque d’un accident. Et qui dit accident dit hôpital et perte d’autonomie, puis, trop souvent, dépendance. » conclut Muriel Boulmier.

Les 12 propositions du rapport de mission ministérielle s'entendent dans le contexte descriptif des enjeux présentés à l'occasion du premier rapport remis à Benoist Apparu en octobre 2009. Elles ont été élaborées sur la base d'auditions réalisées entre janvier et mai 2010 et actualisées en janvier 2012 pour être publiées à l'occasion de l'année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle.
Leur mise à jour dans le cadre dela publication de ce document par la Documentation française, s'est nourrier des plus de 70 rencontres au cours desquelles, j'ai été invitées à les présenter, précise Muriel Boulmier dans l'avant propos de l'ouvrage.

Télécharger le rapport « Bien vieillir à domicile : enjeux d’habitat, enjeux de territoires » publié ce 21 mars par la Documentation Française.

Télécharger le sondage

* Sondage réalisé par internet les 22 et 23 mars auprès d'un échantillon représentatif de 1.006 individus représentatifs de la population de 18 ans et plus (méthode des quotas).
Porté par des experts de tous horizons l'observatoire de l'intérêt général a pour objectif principal de nourrir le débat sur les enjeux tels que le handicap, la dépendance ou la recherche.

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