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Un couple jugé pour avoir escroqué des personnes âgées placées sous leur tutelle

Auteur Rédaction

Temps de lecture 1 min

Date de publication 11/02/2013

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300 000 euros auraient été détournés

Des peines de deux ans de prison ferme ont été requises mercredi 6 février 2013, devant le tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d'Oise) contre un ex-gérant de tutelles et son épouse jugés pour avoir détourné au moins 300.000 euros appartenant à des personnes placées sous leur protection.
Le couple, qui comparaissait pour "abus de confiance aggravé", "abus de l'ignorance ou de la faiblesse d'une personne vulnérable" et "recel", est accusé d'avoir escroqué une soixantaine de "majeurs protégés", essentiellement des personnes âgées, entre janvier 2000 et mars 2004.
Selon l'accusation, ils auraient détourné au moins 300.000 euros, prélevés sur des comptes des personnes vulnérables dont ils avaient la charge, en les faisant transiter sur un "compte-pivot" avec lequel ils payaient leurs dépenses personnelles.
Le gérant de tutelles et son épouse auraient ainsi "mené grand train", utilisant l'argent de leurs victimes pour louer des voitures de luxe, payer des notes d'hôtel, effectuer des virements à leurs fils ou bien acquérir un restaurant.
"Durant quatre ans, ils ont pillé dans les avoirs des uns et des autres en toute impunité", a dénoncé le procureur, Jean-Pascal Oualid, réclamant "la même peine" pour le gérant et son épouse, "pareillement impliqués dans ces agissements". "Ils ont abusé de la confiance de personnes vulnérables. Au-delà de l'enrichissement personnel, c'est ça qui est profondément choquant", a-t-il martelé.
Le gérant de tutelles, costume sombre, cheveux poivre et sel, a nié l'essentiel des faits qui lui sont reprochés, assurant avoir procédé à ces prélèvements pour régler les dépenses qu'il avait avancé pour les personnes sous sa protection. "Le travail que j'ai effectué pour eux, c'est énorme. Ca n'était pas 35 heures, c'était le double. Des loisirs, on n'en avait pas, on ne pouvait pas prendre de vacances", a-t-il assuré, jugeant "effarant" d'avoir été mis en cause dans ce dossier.
Des propos jugés "insupportables" par les avocats des parties civiles, qui ont regretté l'absence d'excuses envers les victimes de l'escroquerie. "Les détournements ont été effectués sans scrupule", a dénoncé Me Frédéric Aguillon. "La gestion de tutelles est difficile. Mais soit on l'accepte et on suit les règles, soit on fait autre chose", a abondé Me Laurent Binet.
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 24 avril.
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