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2,8 paires de lunettes vendues par jour suffisent à faire vivre un opticien, selon UFC Que choisir

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 29/04/2013

2 commentaires
L'UFC Que choisir vient de lancer un pavé dans la mare, en publiant la semaine dernière, les résultats d'une étude sur les coûts de l'optique.
Elle révèle d'abord que le budget français pour l'achat d'une paire de lunettes est 50% supérieur à celui des autres pays européens. L'enjeu est donc de taille pour les consommateurs français, tant en matière de budget que d'accès aux soins :

L'enjeu financier : les lunettes françaises sont coûteuses. Le prix de vente moyen d'une paire de lunettes s'élève à 470 euros avec des verres unifocaux et atteint 589 euros pour des verres progressifs.

Mais il s'agit aussi d'un enjeu de santé publique. Mal prises en charge par l’Assurance Maladie (entre 4,44 € et 31,14 € selon la correction), les lunettes sont la deuxième cause de renoncement aux soins en France. Normal puisque le consommateur conserve à sa charge une dépense de 205 € en moyenne, qui peut atteindre 445 € s’il n’a pas de complémentaire santé.
Pourtant un français sur 2 doit être traité. Et ce chiffre ne va pas se réduire avec le vieillissement programmé de la population.

Entre 2000 et 2012, la France a enregistré une progression de + 47 % de magasins. L'augmentation de la population justifie une hausse de 8%, le vieillissement et les problèmes de vue qui vont avec expliquent une hausse de 5%. Les 34 % de croissance restants sont pour leur part injustifiés. Le réseau ayant augmenté, le chiffre d'affaires de chaque magasin baisse proportionnellement. Pourtant seules les ventes de 2,8 paires de lunettes quotidiennes en moyenne suffisent à assurer les bénéfices de chaque magasin. Les importants frais fixes sont ainsi payés par le client.

La marge de l'opticien est aujourd'hui de 275 euros par paire de lunettes : 28 euros constituent la marge nette, 60 euros sont dédiés au marketing, 48 euros représentent le coût effectif de la prestation (2 heures de travail pour vendre, conseiller...), 139 euros pour les frais de fonctionnement (loyer, chauffage, éclairage, salaires sans activité effective, entretien du magasin...), soit l'équivalent de 200 euros pour un très faible niveau d'activité par opticien.

UFC Que choisir note également que le surcoût n'améliore pas la couverture du territoire. D'ailleurs contrairement aux déserts ophtalmologiques, il n'existe pas de déserts optiques, même si les opticiens se concentrent dans les villes les plus riches.

Une absence de régulation
UFC Que Choisir constate enfin une absence totale de régulation :
- les consommateurs se sentent incapables de négocier les prix car ils n'ont que peu d'informations sur les produits vendus (grande technicité des produits, plus de 100 000 références de verres...)
- les puissances publiques semblent avoir renoncé à peser sur ce marché.

Pour UFC Que choisir, les réseaux de soins pourraient être une solution, en permettant de négocier des tarifs groupés et en orientant mieux les consommateurs. A condition bien sûr que la sélection d'opticiens soit réalisée au mérite et sans clause d'exclusivité, note l'UFC. Elle demande aujourd'hui qu'une mise en place de ces réseaux de soins soit inscrite à l'ordre du jour du Sénat.

Une réduction de 40 % sur les verres ramènerait le budget des français à la moyenne européenne. Par ailleurs, le réseau est en sous production. La réduction du nombre de magasins pourrait aussi avoir pour conséquences de réduire les frais.

A méditer.

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Cichy

Je ne sais pas où vous vous êtes renseigné mais c'est du grand n'importe quoi. Le métier est dévalorisé.... Le temps consacré à chaque client est bien plus important et la marge n'est malheureusement pas celle citée. Le marché a bien changé en 25 ans ! Il est nécessaire que vous vous réactualisiez !

Raphaëlle Murignieux

Bonjour, comme vous pouvez le voir en haut de l'article, cette information date de 2013. Par ailleurs, l'article fait référence à une enquête d'UFC Que Choisir, publiée en avril 2013 donc. En dix ans, le marché a en effet évolué.

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