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Alzheimer: une étude conforte la piste des médicaments contre la tension

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 27/07/2013

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Prudence disent les chercheurs

Une étude irlando-canadienne, publiée vendredi 26 juillet, paraît conforter la piste des médicaments contre la tension pour ralentir le déclin cognitif lié à la maladie d'Alzheimer, pathologie contre laquelle aucun médicament n'est aujourd'hui efficace.

Cette étude, publiée dans la revue britannique BMJ Open, s'est intéressée à une classe de médicaments couramment utilisée contre l'hypertension et largement génériquée, les inhibiteurs de l'Enzyme de Conversion de l'Angiotensine (ECA), plus précisément aux inhibiteurs à action centrale (CACE en anglais).

Les chercheurs ont comparé le déclin cognitif de 361 patients canadiens souffrant principalement d'Alzheimer mais aussi de démence vasculaire et de démence mixte. La démence vasculaire est un trouble cognitif apparaissant après des accidents vasculaires cérébraux (AVC) tandis que la démence mixte associe Alzheimer et lésions vasculaires.

Sur l'échantillon, 85 malades prenaient un inhibiteur CACE avant le début de l'évaluation, 276 n'en prenaient pas et parmi ce dernier groupe, 30 ont commencé un traitement CACE après le démarrage de l'évaluation.

"Cette étude montre une petite réduction dans le rythme du déclin cognitif (...) chez les patients prenant un inhibiteur CACE comparativement à ceux qui n'en prennent pas du tout", selon l'étude dont le principal signataire est Dr William Molloy de l'Université de Cork en Irlande.

Pour les 30 patients à qui on a nouvellement prescrit le médicament, les résultats paraissent plus nets : lors des six premiers mois de traitement, non seulement le déclin cognitif est enrayé mais les performances cérébrales s'améliorent.

"C'est la première étude à démontrer que les performances cognitives s'améliorent chez les patients qui commencent" ce type de traitement, souligne l'étude.

Mais cette étude "observationnelle" est limitée dans sa portée, avec de possibles biais faussant les résultats, reconnaissent les auteurs pour lesquels "une étude plus approfondie" serait "nécessaire pour confirmer les résultats et déterminer la durée des effets".
"Si ces données peuvent être reproduites dans un essai à l'aveugle suffisamment long (...), ces médicaments devraient présenter des avantages significatifs pour retarder ou même prévenir la démence", conclut l'article.

Mais il faut encore relativiser tout cela, selon les auteurs, avec des données récentes qui "suggèrent" à l'inverse un effet potentiellement néfaste, "accélérateur" de ces inhibiteurs de l'ECA, sur le développement de la maladie d'Alzheimer.

La recherche sur la maladie d'Alzheimer est pavée de déceptions. L'un des derniers échecs thérapeutiques en date est celui du traitement expérimental Gammagard du groupe pharmaceutique américain Baxter.

Cette maladie ne bénéfice aujourd'hui que de traitements se limitant à soigner les symptômes, avec une efficacité "au mieux modeste", selon un avis de 2011 de la Haute autorité de santé (HAS). En 2010, une étude américaine avait pointé une autre piste parmi les médicaments anti-hypertenseurs : les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine (ARA).
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