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Comprendre les fragilités

Alzheimer : des émotions qui durent après l'oubli

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 13/10/2014

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Une étude qui a une implication forte pour les aidants

Une étude américaine publiée dans la revue Cognitive and Behavioral Neurology apporte un message incontournable : les soignants et les aidants ont une profonde influence -bonne ou mauvaise- sur l'état émotionnel des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.

Les patients peuvent ne pas se souvenir de la récente visite d'un être cher ou des négligences commises à leur encontre par le personnel d’un ehpad. En revanche, ces deux évènements auront un impact durable sur l'état d'esprit et le caractère du patient.

Les résultats de cette étude ont été publiés dans le numéro de Septembre 2014 de la revue Cognitive and Behavioral Neurology.

Les chercheurs ont réuni un groupe de 17 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et un autre de 17 personnes en bonne santé. Les deux groupes ont visualisé des clips et des films courts supposés dégager un sentiment tantôt triste, tantôt heureux. Les deux groupes étaient composés de personnes d’âge et de sexe similaires.

Environ cinq minutes après avoir vu les films, les chercheurs ont donné aux participants un test de mémoire pour voir s'ils pouvaient se souvenir de ce qu'ils venaient de voir. Comme prévu, les patients atteints de la maladie d'Alzheimer avaient une mémoire diffuse du contenu des films tristes et heureux alors que les personnes en bonne santé en avaient conservé un vif souvenir.

Quatre patients Alzheimer étaient incapables de se souvenir des renseignements factuels sur les films, et un patient ne se souvenait même pas qu’il avait assisté à une projection de films.
Mais en dépit de leurs pertes de mémoire, les patients Alzheimer ont manifesté un niveau élevé de tristesse ou de bonheur qui a persisté longtemps après que le souvenir des films ait disparu. Ce résultat était particulièrement manifeste à l’issue des films tristes. La tristesse persistait jusqu’à plus de 30 minutes après la fin du film.

Les chercheurs en concluent que les états émotionnels perdurent longtemps après que les faits auxquels ils étaient reliés aient disparu de la mémoire. « Cette préservation de la capacité émotionnelle des patients Alzheimer a de profondes implications pour l’attitude des aidants – familiaux et professionnels – qui sont vivement incités à encourage des expériences émotionnelles positives chez les personnes dont ils ont la charge ».
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