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Les soins de support, encore mal connus des professionnels comme du grand public

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 24/11/2014

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Soutien psychologique, kinésithérapie, activité physique adaptée, conseils nutritionnels, soins esthétiques, soins palliatifs, aide sociale, accompagnement de la douleur... autant de soins, dits de support, insuffisamment développés auprès des patients souffrant de cancer.

C'est en tous cas ce que révèle le IIème Baromètre des Soins oncologiques de support réalisé auprès de 700 médecins et 1500 malades.

Si comme le confirment les résultats de ce baromètre, il existe bien une organisation pour permettre l'accès aux soins de support dans les établissements de santé (hôpitaux publics, cliniques privées et centres de lutte contre le cancer), les patients ne semblent ni retenir ni comprendre ce que regroupent ces soins. Et cette proportion augmente encore lorsqu'il s'agit de soins réalisés en ville. Le patient n'ayant comme seul référent, son médecin généraliste.

Comme l'explique le Pr Ivan Krakowski, Président de l'AFSOS (Association Francophone pour les Soins Oncologiques de Support), "les soins de support ont besoin d'être valorisés et développés car ils améliorent la qualité de vie comme la survie des malades. Ils permettent de lutter contre les effets indésirables de la maladie, mais aussi des traitements (douleur, fatigue, anxiété, nausées, vomissements, bouffées de chaleur, lésions dermatologiques, chutes de cheveux...). Ils peuvent enfin soutenir le malade (ou la personne en rémission) dans sa phase de réadaptation après l'hospitalisation : retour à la vie professionnelle, vie de couple, gestion de l'angoisse, personne référente...

A l'hôpital, les oncologues réalisent ou prescrivent des soins de support, parfois sans même le savoir. Ils sont proposés gratuitement aux patients. En ville, la situation est plus complexe. Les soins ne sont pas remboursés, le référent est souvent le médecin généraliste. Mais les médecins ont besoin d'être accompagnés, de faire appel à des équipes complémentaires. C'est la raison pour laquelle nous avons réalisé 44 référentiels sur des thèmes aussi divers que les escarres, la fatigue, les nausées... Les médecins doivent pouvoir les consulter et s'appuyer dessus pour répondre le plus justement possible aux besoins de leurs patients".

Le baromètre révèle également que seuls 55 % des patients affirment s'être vu proposer une consultation d'annonce, et 49% en avoir bénéficié. Soit un sur deux. L'infirmière joue pourtant un rôle fondamental. C'est elle qui lors de cette consultation va informer le patient sur tous les aspects du parcours de soins, dont les soins de support. "A l'hôpital, c'est souvent le cancérologue qui fournit l'essentiel de l'information", poursuit le Dr Florian Scotté, Secrétaire général de l'AFSOS, oncologue à l'Hôpital Georges Pompidou à Paris. "Il est vrai que le moment de l'annonce est un moment de sidération", explique Catherine Chayenko Cerisey, patiente blogeuse. "On plonge dans un voyage vers l'inconnu, tant par les mots employés que par ce qui va nous arriver. C'est très important que quelqu'un reformule ce que le médecin vient de nous expliquer. Il s'agit en réalité d'une véritable prise en soin".

"Les personnes âgées sont aussi très concernées par ces soins", ajoute le Dr Florian Scotté. "L'étude concerne en effet 54 % de personnes âgées de plus de 60 ans. 43 % ont entre 60 et 75 ans et 11 % plus de 75 ans. Mais au delà de ce baromètre, il existe un oncodage particulier qui permet d'adresser les patients à des oncogériatres. On réserve d'ailleurs plus de places aux patients âgés de plus de 70 ans dans les consultations de nutrition et les aides psychologiques car on connaît leur impact sur la dépression. On sait par exemple que les suicides de patients souffrant de cancers de la prostrate sont plus importants chez les publics âgés. On apporte également une attention particulière aux accompagnants, aux proches car les souffrances physiques, physiologiques et spirituelles sont très présentes.

On observe enfin que se posent de vrais questionnements éthiques et économiques pour les personnes âgées mais souvent, lorsqu'on incite des patients âgés à se soigner, alors qu'ils voudraient baisser les bras, on est surpris de leur dynamisme et de leurs réactions."


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