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Jean Ricard directeur d'EHPAD, Ad-PA, a marché pour la cause des aînés

Auteur Rédaction

Temps de lecture 4 min

Date de publication 27/07/2015

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Faire sa part pour les plus âgés et les professionnels qui s’épuisent

Marche ad-paReprenant à son compte la fable du Colibri, qui face au feu qui détruit la forêt, apporte quelques gouttes d’eau dans son bec plutôt que de fuir, Jean Ricard a achevé ce 24 juillet à Paris sa marche de plus de trois mois, pour un prendre soin de qualité.

Directeur d’établissement pour personnes âgées depuis quinze ans, délégué AD-PA de la région Alsace, Jean Ricard a été récemment victime d’un AVC, signe d’un épuisement certain, puis a été licencié.
Ces épreuves personnelles l’ont amené à réfléchir à un nouveau sens à donner à sa vie et à ses engagements.

Réconforté par une vieille dame qui lui a offert le livre « J’étais un homme pressé » de Christian Streiff, ancien patron de Peugeot, il décide de suivre son exemple et de prendre la route pour une cause qui lui est chère, celle des aînés et des professionnels qui prennent soin d’eux.
Face aux promesses non tenues pour mieux compenser l’aide à l’autonomie des personnes fragilisées par le handicap ou la maladie, il a décidé d’aller porter les revendications sur les routes de France.

Le manque de moyens humains face aux besoins d’aide et de soins est la principale revendication de l’AD-PA (association pour les directeurs au service des personnes âgées). Elle propose de créer 200 000 emplois prioritairement destinés aux jeunes générations, 100 000 dans les services à domicile, 100 000 en établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
Trois mois et demi de marche, des efforts, de belles rencontres, moments de fraternité
Continuer de marcher ou de trouver d'autres modes de mobilisation

Incarner les valeurs de la République "Liberté, égalité fraternité" pour nos ainés et les professionnels de l'aide et de soin qui les accompagnent mais qui s'épuisent au vue de me srencontres sur le terrain.

Arrivée à Paris de la marche de Jean Ricard, Ad-PA, pour la cause des aînés.



Marche ad-pa« Les personnes âgées se contentent de peu, elles n’osent pas se révolter face au prendre soin proposé. Mais est-il normal de compter l’intervention à domicile en quart d’heure ? D’imposer à une aide-soignante de réaliser plus de 14 à 19 toilettes par matinée comme je l’ai entendu ? » s’insurge Jean Ricard.
Gilles Guillard d’UNA PARIS a accueilli l’arrivée de la marche de Jean Ricard. « C’est un symbole fort que cette arrivée se fasse dans un service d’aide et de soins à domicile » a-t-il dit. « Nos services associatifs souffrent financièrement et ne sont pas reconnus face à la concurrence, et il faut aujourd’hui 4 clients pour l'activité d'un seul il y a une dizaine d'années » déplore Gilles Guillard.
Il salue cette marche qui ose dénoncer ces terribles réalités.

Pascal Champvert et Gilles Guillard rendent hommage à Jean Ricard



Parti de Mulhouse le 11 avril dernier, il a marché 15 à 20 km par jour et traversé 25 départements. Tous les trois/quatre jours, il s’arrêtait chez des collègues pour une visite, un débat, une causerie avec les personnes âgées, les aidants, les professionnels, les élus, la presse locale. Ces évènements permettaient de mettre en évidence la qualité du prendre soin proposé par les équipes malgré les manques de moyens.

Partout il a constaté un découragement, un épuisement des aidants familiaux et professionnels. « Notre secteur a dépassé celui du BTP (bâtiment et travaux publics) pour les accidents et arrêts de travail » pointe Jean Ricard. « Je sens une usure professionnelle qui s’installe, sournoise. La cause des vieux n’intéresse personne …. ». Le Plan Solidarité grand âge de 2006 fixait le taux d’encadrement à 0,8 à 1 professionnel pour un résident lourdement handicapée. Presque 10 ans après, nous sommes loin du compte avec des taux d’encadrement de 0,5 à 0,6.
Jean Ricard pointe aussi le scandale de la CASA (contribution additionnelle d’aide à l’autonomie) qui a été ponctionnée sur les retraités imposables depuis avril 2013 et n’est toujours pas fléchée vers l’aide à l’autonomie (elle comble le Fonds de solidarité vieillesse).
« Sans parler du coût exorbitant des « reste à charge » pour financer les services d’aides ou les maisons de retraite » ajoute-t-il. Les familles sont, elles aussi, épuisées émotionnellement et financièrement.

« Or, investir dans un « vivre vieux/ vivre mieux » serait rentable pour notre société », estime Pascal Champvert, président de l’AD-PA. « Cela redonnerait l’espoir à la jeunesse d’avancer en âge avec la certitude d’être bien accompagné jusqu’au bout. Notre société, les pouvoirs publics, les décideurs politiques ne l’ont pas compris », regrette-t-il.

A quand une société qui accepte d’aider à bien vieillir ?

En 1500 kilomètres, Jean Ricard est allé à la rencontre des personnes âgées, des professionnels, des bénévoles, pour écouter, échanger et secouer les consciences. C’était une démarche de reconstruction personnelle mais aussi d’action politique.
« A chacun maintenant de s’interroger sur la part qu’il va prendre dans la défense de la cause des vieux », conclut-il.

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