Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Dossier : identifier et signaler la maltraitance

Auteur Rédaction

Temps de lecture 4 min

Date de publication 08/06/2016

0 commentaires
Selon l’Organisation mondiale de la santé, 1 personne âgée sur 10 est confrontée chaque mois à la maltraitance. Alma France estime quant à elle que la maltraitance touche 5 % des personnes de plus de 65 ans et 15 % des plus de 75 ans en France, soit 600 000 personnes. A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées le 15 juin, retrouvez dans ce dossier les clefs pour l’identifier et les voies de signalement à votre disposition.

Maltraitance des personnes âgéesDéfinir la maltraitance

La maltraitance est complexe, et peut prendre plusieurs formes. Physique bien sûre, mais aussi psychologique ou financière, ou associant plusieurs de ces formes.

Le Conseil de l’Europe en donne la définition suivante : « La violence se caractérise par tout acte ou omission commis par une personne, s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique, à la liberté d’une autre personne ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ ou nuit à sa sécurité financière ».

La négligence, une forme de maltraitance ?

Qu’elles soient physiques (coups, blessures, mauvaises manipulations), psychologiques (humiliation, insulte, cruauté mentale, harcèlement, menaces), financières (vols, malversations…) ou même médicales (excès ou privation de soins ou de médicaments, contentions abusives), négligence et maltraitance ne font qu’un.

On distingue ainsi :

  • la négligence passive (ou maltraitance "par inadvertance"), sans intention de nuire : non satisfaction des besoins premiers ou défaut de mise à disposition des ressources disponibles. Elle survient principalement par manque d'information ou de connaissance, de formation, par épuisement, sans le vouloir ni même le savoir.

  • la négligence active (ou maltraitance intentionnelle), avec intention de nuire : refus délibéré de répondre aux besoins. Les formes intentionnelles de maltraitance sont de même nature que les négligences passives : abandon, « oubli » des besoins fondamentaux, mise en danger, ...;

L'état de péril qui consiste à exposer une personne âgée à des risques où elle pourrait subir des dommages physiques grave, voire perdre la vie, est aussi assimilé à de la maltraitance.

Personnes âgées et maltraitance

Les personnes âgées, affaiblies, vulnérables, souvent isolées, en sont les victimes idéales.

Face à un corps, des facultés physiques et mentales qui se dégradent, nous ne savons pas toujours réagir et pouvons être déçu dans nos attentes, soulignent les docteurs André Boiffin et Hervé Beck, bénévoles à Alma Paris. C’est l’une des raisons qui expliquent le phénomène.

Un phénomène qui, même s’il devient un peu plus visible d’année en année, reste encore mal connu. La raison ? « [Il] intervient dans le contexte du vieillissement très généralement incompris par une société où le jeunisme domine », plaident les deux médecins.

Affiche 3977

Signaler la maltraitance

Vous soupçonnez qu’une personne de votre entourage est victime d’abus ou de négligence ? L’association québécoise Rivfel propose un test de dépistage de la maltraitance, que vous pouvez remplir en ligne.

3977 : un numéro pour agir

Pour passer à l’action, la solution la plus simple consiste à appeler le 3977, géré par la Fédération nationale de lutte contre la maltraitance (coût d’un appel local depuis un téléphone fixe).

Il est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h.

Au bout du fil, des écoutants professionnels, formés, vous aideront à mettre de l’ordre dans la situation et vous aideront à trouver la bonne personne à alerter.

Il peut s’agir :
  • d'une autorité administrative (préfet du département, directeur départemental chargé de la cohésion sociale ou de la protection des populations, médecin inspecteur de la santé, travailleurs sociaux, etc.),

  • du Procureur de la République ou son substitut.

  • du Défenseur des droits. Vous trouverez en cliquant ici la démarche à effectuer, expliquée par la Fnapaef, fédération nationale des associations et amis des personnes âgées et de leurs familles.

A noter : ce numéro est destiné
  • aux personnes âgées et aux personnes handicapées, victimes de maltraitances ;
  • aux témoins de situations de maltraitance, entourage privé et professionnel ;
  • aux personnes prenant soin d’une personne âgée ou handicapée et ayant des difficultés dans l’aide apportée.

Une obligation légale

Témoins ou victimes, tout le monde peut signaler des actes de maltraitance. C’est même une obligation légale pour les témoins, y compris pour les personnes tenues au secret professionnel.

La non-dénonciation d'une maltraitance malgré l'obligation peut être punie de 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende.

À savoir : la protection juridique des personnes ayant procédé à des signalements est garantie.



La maltraitance des personnes âgées. Infographie Agevillage


Partager cet article

Sur le même sujet