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Question : je ne sais pas quoi dire à ma mère...

Auteur Rédaction

Temps de lecture 1 min

Date de publication 21/01/2018

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Alimenter la conversation

La question de Michèle D.


Je vais rendre visite à ma mère presque chaque semaine dans sa maison de retraite. Sa maladie fait qu’elle est très désorientée, absente. Je ne sais pas quoi faire, quoi dire. Merci de votre aide.

La réponse d'Agevillage


Les maladies "neurodégénératives" ou "neuro-évolutives" (comme le suggère de les appeler la Fondation Médéric Alzheimer) sont difficiles à vivre pour les personnes malades et leurs proches. Difficile de faire peu à peu le deuil des relations avec une personne dont le caractère change. En bien parfois.

Pour autant ces personnes malades sont de véritables « éponges émotionnelles » comme l’explique Philippe Crone (livre Animer en Humanitude). Si les déficits cognitifs, si les problèmes de mémoire ne leur permettent plus de se connecter à l’avenir, à des souvenir, s’ils ne peuvent plus suivre une conversation, ils savent capter les émotions et y répondent. Ils nous poussent à savoir inventer, composer de nouvelles façons d’être ensemble, en lien, en relation.

Un regard dans les yeux, des mains qui se touchent, des caresses, des mots tendres et doux sur les sujets qui vous font plaisir… vont alimenter une nouvelle forme de conversation, moins rationnelle souvent encore que parfois les mots rebondissent pour peut-être régler une histoire.

Laissez-vous porter par le moment présent, orientez votre esprit sur la vie qui se déroule ici et maintenant : les couleurs, les odeurs, les sons, les musiques, les livres qui trainent … Vous verrez les sourires se dessiner après les moments de peur, colère, désarroi…

Votre parent malade ne peut plus vivre autre chose mais il vit, intensément, jusqu’au bout. Sûrement pour tenter de boucler son chemin de vie.
Si les relations, les rencontres s’effacent de sa mémoire immédiate, on sait que la mémoire émotionnelle reste active jusqu’au bout de la vie.

Laissez venir les mots qui permettront d’accompagner cette dernière partie de la vie (bilans, remerciements, pardons…).

Tout au long de la journée, la qualité de l’accompagnement va consister en l’enchainement de rencontres, de moments les plus positifs émotionnellement, tendres, doux : poser un livre, une musique, un parfum, un objet aimé de la boîte personnelle, quelque chose de bon à boire, à grignoter…

Ces attentions pleines de douceur permettront de s’éclipser avant la prochaine rencontre.
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