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Un statut pour les aidants ? Du pour et du contre...

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 31/08/2018

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Après des décennies d’invisibilité, les proches aidants sont devenus visibles, essentiellement grâce à l’action des associations et des groupes de protection sociale relayés récemment par les pouvoirs publics.

Florence LeducAprès des décennies de mutisme, on a commencé à parler des aidants, jusqu’à qu’ils en parlent eux-mêmes, voire que nous en parlions ensemble, pour faire valoir des points de vue, pour que soit entendu le récit de ce qui est vécu, pour que soient évoquées, parlées et partagées les peines et les joies qui jouxtent le chemin de l’aide à l’autre, à tous les âges de la vie.


Et sur la dernière décennie, la « revendication d’un statut pour les aidants » s’est faite entendre avec la grande difficulté de lui donner corps ; la définition du statut renvoie à « un ensemble de textes qui règle la situation d’une personne ou d’un groupe de personnes » ; le Larousse, dans sa grande précision renvoie pour sa part « à un ensemble de dispositions législatives ou fixant des garanties fondamentales, droits et devoirs, accordés par une collectivité publique, » ou encore « une position de fait par rapport à la société ».

Du coup, revendiquer un statut pour les aidants pourrait simplement consister à rassembler dans un seul et même texte la liste des droits actuellement en vigueur dans différents textes législatifs et règlementaires et les faire connaître aux proches aidants de façon systématique ! Il suffirait presque de piocher dans la loi Léonetti, dans la loi d’adaptation de la société au vieillissement, dans les ordonnances travail…

Mais est-ce vraiment si simple que cela ?


Un statut est en fait constitué par un corpus de droits et devoirs ; et c’est là que le bât blesse !

Il blesse, car les aidants sont d’ores et déjà lourdement mis à contribution, sur le plan de la morale en tout cas, assignés plus souvent qu’à leur tour à résidence d’aider !

On entend même dire qu’ici ou là, les plans d’aide seraient amputés du nombre d’heures effectuées par les aidants venant en aide à leur proche (information à vérifier bien entendu).

Du coup, la question des « droit et obligations » mérite un examen précis, juste pour vérifier que les obligations ne sont pas plus contraignantes que les droits, que les aidants conservent leur liberté d’agir, leur liberté de consacrer le temps qui leur est nécessaire pour concilier leur fonction d’aidant avec les autres domaines de la vie.

Il faut aussi être attentifs à la standardisation propre à la loi, avec la difficulté de pouvoir s’adapter à chaque situation, en devant entrer dans des petites boîtes !

Les proches aidants (en tous cas certains d’entre eux) n’ont pas seulement et exclusivement besoin d’aides financières, mais aussi d’accueil, d’écoute, d’informations, de soins pour leur santé, de réponses pour pouvoir concilier leur fonction d’aidant et les autres domaines de leur vie (loisir, activités professionnelles ou bénévoles, vie familiale, repos…)

Et allons-nous pouvoir continuer à dire que les proches aidants ont besoin de répit et dans le même temps organiser l’aide aux personnes en les rendant indispensables à la prise en charge de la situation ?

Ces questions ne sont que des interrogations, pour autant, il est urgent d’en parler avec les proches aidants, en ayant les cartes en main...
Toutes !
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