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Huit pistes pour le grand âge

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 01/04/2019

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Dominique Libault, président du Haut conseil au financement de la protection sociale, remettait jeudi dernier à Agnès Buzyn, son rapport sur le grand âge et l’autonomie issu d’une vaste concertation entre les principaux acteurs du secteurs. Un rapport qui a un coût : pour mettre en oeuvre ses mesures, il faudrait trouver 9,2 milliards d'euros d'ici à 2030.

Les 175 propositions qui composent ce rapport s’articulent autour de huit priorités


Priorité n°1 : Investir dans l’attractivité des métiers du grand âge, à domicile comme en établissement

Pour ce faire, Dominique Libault propose d’accroître les effectifs en Ehpad de 25 % et de faciliter la formation pour permettre un meilleur accompagnement des personnes en perte d’autonomie.

Priorité n°2 : Pouvoir choisir librement de rester à son domicile

Le rapport prévoit de tout mettre en oeuvre pour que chacun puisse choisir de rester à son domicile s’il ne souhaite pas intégrer un établissement.

Lever les obstacles au maintien à domicile passe par un renforcement de l’accompagnement, des aides de proximité, le développement de l’hébergement temporaire notamment à la sortie d’une hospitalisation mais aussi la création d’une nouvelle “prestation autonomie” à domicile.

Cette “prestation autonomie” viendrait remplacer l’Apa pour se rapprocher du modèle de la PCH et aurait vocation à encourager le recours à l’ensemble des aides permettant l'autonomie à domicile : aides humaines, aides techniques, répit et accueil temporaire.

Priorité n°3 : Piloter par et pour la qualité

Autre cheval de bataille de Dominique Libault, l’amélioration de la qualité des services est au centre du rapport. A domicile comme en établissement cette mise en avant de la qualité passe notamment par une meilleure écoute des utilisateurs, la promotion de la labellisation des établissements et leur rénovation. Sur ce dernier point, le rapport prévoit un plan de rénovation autour de 3 milliards d’euros sur 10 ans.

Priorité n°4 : Parcours de la personne âgée : mettre fin aux silos pour simplifier la vie des personnes

Cette grande concertation a permis de mettre en avant le besoin d’accompagner les personnes âgées dans toutes les étapes qu’elles rencontrent et de simplifier les démarches. Est préconisée, entre autres, la création d’un guichet unique permettant à une personne d’être prise en main et suivie dès l’apparition des premiers signes de perte d’autonomie.

Priorité n°5 : Une nouvelle offre pour concrétiser le libre choix de la personne

L’idée ici est de proposer des alternatives entre l’EHPAD et le domicile. Des solutions intermédiaires tels que le développement d’habitats groupés proposant des services collectifs ou la transformation des EHPAD vers des centres de ressources proposant des services de proximité.

Priorité n° 6 : Reste à charge en établissement : faire baisser la contribution des personnes modestes

Le rapport prévoit une effort financier pour faire baisser le reste à charge des personnes les plus modestes. Une baisse de 300 € de ce reste à charge est recommandée pour environ 35 % des résidents aux revenus modestes. Une aide est aussi prévue pour les séjours long en EHPAD (plus de 4 ans).

Priorité n°7 : Lutter contre l’isolement de la personne âgée et des aidants

Une lutte qui s’accompagne par un soutien aux aidants, notamment dans leurs démarches pour leur permettre d’être plus présents pour leur proche. Un soutien qui pourrait aussi se traduire par la création d’un congé indemnisé pour les aidants.

Priorité n°8 : Augmenter l’espérance de vie en bonne santé en renforçant la prévention

L’ultime priorité de ce rapport tourne principalement autour de la sensibilisation et propose, outre les campagnes de prévention, des “rendez-vous de prévention” chez le médecin à des moments clés comme le passage à la retraite.

Augmenter l’espérance de vie en bonne santé passera aussi par la recherche et le rapport préconise donc d’inciter les acteurs développer leurs recherches autour de la question du vieillissement.

Le terreau de la future loi grand âge


Agnès Buzyn a précisé que ce rapport Libault serait le socle de la loi grand âge et que son élaboration sera aussi agrémentée des concertations du grand débat national.

Si toutes les propositions formulées ne pourront pas figurer, elles constituent néanmoins une base de réflexion consistante d’une future loi qui, selon la ministre des Solidarités et de la Santé, devrait reposer sur “ la qualité des prises en charge et le renforcement de la prévention”, “la baisse du reste à charge en établissement” et “la revalorisation des métiers du grand âge”.

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