Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Connaître vos droits

Les acteurs du secteur réclament des soutiens

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 29/04/2020

0 commentaires

Etat financier préoccupant, manque de reconnaissance… en Ehpad comme à domicile les professionnels sont au bord de l’épuisement

Le 15 avril dernier, le gouvernement annonçait le versement d'une prime exceptionnelle pour les soignants en première ligne face au Covid-19. Une mesure saluée mais qui ne répond pas à l'ensemble des problématiques rencontrées par le secteur durant cette crise sanitaire sans précédent.


Dans un communiqué publié le 23 avril, les fédérations et associations membres du GR31 se sont félicitées de cette mesure, marquant la reconnaissance du travail des professionnels mais ont tenu à poser les conditions de sa mise en application en réclamant :

  • Un montant au moins identique à la prime versée aux agents hospitaliers ;
  • Une prime à destination des professionnels des établissements, tous métiers et tous secteurs confondus : public, privé associatif, mutualiste et commercial, sans oublier les professionnels de la fonction publique territoriale ;
  • Un plan de financement dédié, afin que le versement de la prime ne pèse pas sur l’équilibre budgétaire fragile des structures ;
  • Des modalités de calcul uniformes et déterminées en amont par l’État ;
  • Un financement sous forme d’une dotation de l’ARS versée au mois de mai ou juin pour tous les établissements et services, y compris pour les services d’aide et d’accompagnement à domicile.
Une proposition adoptée à l’unanimité par le conseil de la CNSA qui souligne que “cette prime exceptionnelle devra être rapidement versée et financée dans des conditions permettant de sécuriser l’équilibre budgétaire des structures d’ores et déjà fragilisé.”

Une fragilité rappelée aussi par Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, lors d'un point presse sur la situation des Ehpad ce jeudi : “Après 10 semaines de crise sanitaire contre le Covid-19, les équipes et les finances sont épuisées”.

Afin d’accompagner le secteur, Marie-Anne Montchamp soutient avec Pascal Champvert, président de l’AD-PA, l’idée d’un fonds d’urgence.

La présidente du Conseil de la CNSA précise que ce fond d’appui “doit être calibré, créé et doit être une mesure d’accompagnement et de soutien aux acteurs du secteur”.

De son côté le Synerpa demande un plan d’urgence et des mesures dédiées dans le plan de financement de la Sécurité Sociale 2021.

Des Ehpad qui vivent à la fois “une chute de leur taux d’occupation et une explosion des charges” : achats en matériels de protection, de restauration pour les repas en chambres, en matériels de communication (tablettes, wifi) mais aussi en renforts de personnels (remplacements des malades). “Le tout avec un forfait soin bloqué”, insiste Florence Arnaiz-Maumé.

Des besoins pas uniquement financiers


La déléguée générale du Synerpa décrit une situation d’épuisement chez les équipes soignantes : “Physiquement et psychologiquement, les équipes ont fait face, aux recommandations distillées avec retards, aux manques. Les congés ont été repoussés, les renforts arrivent seulement maintenant.

Côté domicile aussi le besoin de reconnaissance se fait sentir. En effet, à l’initiative d’Alenvi et soutenue par le collectif Humain d’abord, une enquête a été menée auprès de 1109 auxiliaires de vie.

Enquête sur l’impact de la crise sanitaire sur le métier d'auxiliaire de vie qui révèle que 84 % des répondants ont le sentiment d’être en danger et 55 % déclarent manquer de matériel.

Une étude qui met aussi en lumière le manque de reconnaissance des auxiliaires de vie. 71 % déclarent avoir le sentiment que la société prend conscience de l’importance de leur métier.

Nous sommes oubliés du système en temps normal, mais avec cette crise sanitaire cela se ressent encore plus... et démotive fortement” déclare une auxiliaire interrogée.

A la suite de cette enquête et dans le but de revaloriser le métier, 43 auxiliaires et 24 dirigeants de plusieurs structures d’aide à domicile, privées et associatives se sont mobilisés pour formuler propositions concrètes :
  • Inscription dans les répertoires nationaux des professionnels de santé afin d’être considéré de la même manière que les soignants.
  • Rémunération de 1500 € net / mois pour les auxiliaires à temps plein.
  • Un métier = une seule branche, un seule convention collective, 1 seul OPCO.
  • Toutes les sociétés commerciales du secteur ESUS ou société à mission.
Sur ce dernier point, aujourd’hui les statuts n’imposent pas d’impliquer les usagers et les salariés dans le fonctionnement de la structure. Thibault de Saint-Blancard, co-fondateur d’Alenvi, souligne que l’agrément Entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS) et “société à mission” sont “des dispositifs qui aident à mettre en place une gouvernance partagées”.
Partager cet article