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Comprendre les fragilités

Covid-19 : quelles mesures pour affronter la seconde vague ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 4 min

Date de publication 14/09/2020

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Visites, temps d’isolement, traçabilité, chômage partiel…

Santé Publique France annonce près de 18 000 nouveaux cas de contaminations lors de ces dernières 48h (10 561 samedi et 7183 ce dimanche). Des chiffres inquiétants qui laissent penser que la seconde vague est amorcée. Si un confinement généralisé n’est pas envisagé selon le Premier ministre, plusieurs aménagements locaux et nationaux ont été mis en place ces derniers jours pour tenter d’infléchir la courbe.


Les maisons de retraite sous haute tension


Selon Santé Publique France, 107 clusters sont actuellement en cours d’investigation dans des Ehpad.

Des clusters au plus proches de personnes fragiles, qui peuvent avoir des conséquences dramatiques à l’image du drame vécu ces derniers jours dans une maison de retraite de l’Aveyron.

Frappé par la pandémie, l’Ehpad la Gloriande de Séverac-d'Aveyron déplore 6 décès liés au covid-19 parmi ses habitants et 69 cas de contamination confirmés. Quatre résidents sont par ailleurs hospitalisés à l’hôpital de Rodez, dont un en réanimation.

Face à cette situation préoccupante, la Ville de Nice a décidé de suspendre les visites dans ses quatre Ehpad municipaux.

Une décision décriée par la Fédération nationale des associations et amis de personnes âgées et de leurs familles (Fnapaef) qui rappelle que "les familles restent douloureusement touchées par les nombreuses semaines de confinement imposées en Ehpad en mars et n’oublieront jamais cette distance délétère présentielle plongeant leurs parents dans des souffrances physiques et psychologiques irréversibles et morbides.
Le Covid a tué, l’isolement lui a emboîté le pas."

Ce lundi à 15 heures, la préfète de Gironde Fabienne Buccio a annoncé de nouvelles mesures pour tenter d'endiguer l'évolution inquiétante de l'épidémie dans le département.

Parmi ces mesures, les rassemblements publics sont désormais réduits à 1 000 personnes, les réunions privées sont restreintes à dix personnes à Bordeaux et les visites en Ehpad sont limitées à deux personnes par semaine et par résident sur la Gironde.

Des mesures similaires ont aussi été adoptées ce lundi 14 dans les Bouches-du-Rhône, avec une limitation des visites : une seule visite de deux personnes maximum est désormais autorisée par jour. Le préfet Christophe Mirmand a également annoncé la réactivation des mesures prises durant les période de canicule, notamment les appels téléphoniques aux personnes âgées isolées.

Des visites également suspendues dans l’Ehpad Les magnolias à Loos (59) sous l’impulsion des résidents eux-mêmes. Dans le reste des Hauts-de-France, elles ne peuvent plus se dérouler que sur rendez-vous, dans le jardin ou dans une pièce séparée en deux par une paroi de plexiglas.

Amenés à voter, les habitants de la maison de retraite ont choisi d’interdire les visites jusqu’au 13 septembre afin de limiter la propagation du virus.


Dans ce contexte particulièrement éprouvant pour les personnes âgées comme pour les professionnels qui les accompagnent, l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) réclame “un recrutement massif de psychologues et le renforcement par des emplois aidés et des professionnels formés”.


La durée d’isolement réduite


La quatorzaine en vigueur depuis le début de l’épidémie pour les cas contact et les suspicions est désormais réduite à 7 jours.

"Sur proposition du Conseil scientifique, la durée d'isolement sera ramenée à sept jours, c'est-à-dire la durée pendant laquelle il y a un véritable risque de contagion" a déclaré le Premier ministre ce vendredi avant de souligner qu’il y aura des “contrôles” pour assurer que cette semaine d’isolement soit bien respectée.


Des tests plus ciblés


Si la France en réalise désormais plus d'un million par semaine, Jean Castex, après concertation avec le conseil scientifique, a annoncé ce vendredi qu’une priorisation allait être mise en place pour permettre un dépistage plus rapide et facilité des cas jugés “prioritaires”.

"Si vous avez été en contact rapproché avec une personne positive ou si vous êtes un personnel soignant ou assimilés, travaillant à l'hôpital dans un Ehpad ou à domicile, vous êtes prioritaires. Pour ces personnes, nous allons renforcer les circuits dédiés de dépistage, ainsi les laboratoires leur réserveront certains créneaux horaires" a précisé le Premier ministre lors de son allocution.


Une meilleure traçabilité du virus


Autre annonce, en complément des tests et pour permettre de rompre les chaînes de contaminations, Jean Castex a promis le recrutement de 2 000 personnes au sein de l'Assurance maladie et des Agences régionales de santé (ARS) afin d’améliorer le traçage des contacts de personnes infectées.


Maintien du chômage partiel


Par ailleurs, pour permettre aux entreprises de s’adapter à cette crise sans précédent, la ministre du Travail Elisabeth Borne a annoncé sur les antennes de BFM la prolongation du dispositif d’activité partielle de longue durée à 84 % du salaire jusqu’à l'été prochain.

Le gouvernement s’est aussi engagé à trouver des solution pour les parents qui sont dans l’obligation de s’arrêter de travailler pour garder leurs enfants.

Ainsi, sans possibilité de télétravailler :
  • les salariés du secteur privé seront placés en situation d’activité partielle
  • les travailleurs indépendants et les contractuels de droit public bénéficieront d’indemnités journalières après avoir déposé leur déclaration sur la plateforme : declare.ameli.fr
  • les fonctionnaires seront placés en autorisation spéciale d’absence (ASA).
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