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Vivre chez soi

Repérer et agir face à l'illettrisme

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 14/09/2020

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Des millions d’adultes concernés, notamment dans l’aide à domicile

« L’illettrisme qualifie la situation de personnes de plus de 16 ans qui, bien qu'ayant été scolarisées, ne parviennent pas à lire et comprendre un texte portant sur des situations de leur vie quotidienne, et/ou ne parviennent pas à écrire pour transmettre des informations simples ». Une situation bien plus fréquente qu’on ne croit, puisqu’elle concerne plusieurs millions de personnes en France, notamment dans le secteur sanitaire et social.

60 % des entreprises du secteur des services à la personne ont déjà été confrontées à une situation d’illettrisme.



Selon l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANCLI), en France, 7 % des personnes âgées de 18 à 65 ans étaient concernées en 2011, soit 2 500 000 personnes en métropole.

L’illettrisme toucherait 4,5% de professionnels sanitaires et sociaux. Et probablement plus, selon un sondage réalisé en 2017. D'après ses résultats, le nombre de personnes en activité touchées par le phénomène serait en effet sous-estimé.

Ce qui pose des problèmes majeurs : comment respecter des consignes écrites, des règles d’hygiène, transmettre les informations nécessaires quand on n’a accès ni à la lecture ni à l’écriture ? Et ce d’autant que l’illettrisme se double souvent d’illectronisme.

Dans le secteur de l’aide à domicile, un facteur de risque aussi bien pour les professionnels que les personnes accompagnées.

Repérer l’illettrisme : halte aux idées reçues


Les personnes en situation d’illettrisme ont été scolarisées. La moitié d’entre elles a plus de 45 ans, et plus de la moitié des personnes illettrées exerce une activité professionnelle.

Une situation d’illettrisme peut donc passer durant des années « sous les radars ».

Plusieurs indices peuvent toutefois mettre la puce à l’oreille : la personne pose des questions au sujet de consignes détaillées par écrit, sollicite de l’aide pour lire ou lit à haute voix, très lentement ; demande qu’on écrive à sa place, écrit phonétiquement…

Que faire face à l’illettrisme ?


Le sujet est délicat, mais il est essentiel de l’aborder avec la personne concernée. L’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme recommande aux employeurs de partir de la situation de travail, pour « faire le lien entre la tâche à réaliser et les compétences de base que la personne doit maîtriser pour pouvoir l’exécuter ».

L’association suisse Lire et écrire conseille quant à elle de réfléchir avec la personne aux solutions possibles pour ouvrir le dialogue, et avertit qu’il faudra peut-être en parler plusieurs fois avant que la personne accepte de s’atteler à résoudre la situation. En sachant s’arrêter quand il le faut « pour éviter que la personne ne perde la face. Pour oser avouer ses difficultés, il faut souvent du temps ».

Elle recommande de poser des questions concrètes, d’identifier avec la personne concernée ses besoins et les freins qui l’empêchent d’avancer pour mieux cibler les solutions à mettre en œuvre.

Des associations, des organismes de formation proposent en effet des cours ou des ateliers adaptés. C’est le cas de la Croix Rouge notamment.

L’annuaire de l’ANCLI liste tous les organismes de formation qui offrent des formations spécifiques.

Et en cas de question, vous pouvez appeler Illettrisme Info Service au 0800 11 10 35.

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