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Comprendre les fragilités

Vieillir avec le VIH : quel accompagnement pour les personnes porteuses du virus ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 30/11/2020

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Journée internationale de lutte contre le sida le 1er décembre

Près de 40 ans après le début de l’épidémie de VIH, le sida est aujourd’hui une maladie chronique, et l’espérance de vie des malades rejoint peu à peu celle du reste de la population. Les personnes porteuses du VIH vieillissent, et ont besoin, de plus en plus, de solutions adaptées.

En 2012, 42 % des personnes porteuses du VIH étaient âgées de 50 ans ou plus, et 13,8 % de 60 ans ou plus.

Selon les données disponibles, ces personnes sont plus à risques pour de nombreuses maladies : ostéoporose, cancers, maladies cardio-vasculaires. Les femmes les plus âgées présentant en particulier un surrisque d’infarctus du myocarde et de diabète.

Nombre de personnes âgées vivant avec le VIH ont par ailleurs été diagnostiquées tardivement : « parmi les personnes de 75 ans et plus qui vivent avec le VIH depuis 22 ans en médiane, 93% ont découvert leur séropositivité après l’âge de 50 ans, et 7,9% après 75 ans », indique le Dr Clotilde Allavena, médecin infectiologue au CHU de Nantes dans un article paru en juin dernier.

C’est le cas du père de Mary B., une jeune aidante qui a souhaité témoigner dans nos colonnes (voir en fin d’article).

« Je me souviens encore de cette après-midi pluvieuse où mes parents sont rentrés ruisselants de pluie. Ma mère tenait mon père par le bras, il tremblait. Une fois qu’il a atteint le canapé il s’est écroulé en larmes, dans mes bras. Il m’a balbutié quelques mots, je n’ai rien compris. Ma mère me l’a calmement répété... Il avait le sida. On n’avait pas même su qu’il était séropositif.
Je me souviens parfaitement de cette date c’était le 21 décembre 2018 (…) Il allait fêter ses soixante ans », confie-t-elle.

Comment accompagner au mieux le vieillissement de ces personnes ? Si les professionnels d’Ehpad se disent, dans leur grande majorité, prêts à les accueillir, ils regrettent de ne pas être formés, notamment sur la question des éventuelles interactions entre leur traitement par trithérapie et les autres médicaments.

A Paris, la Maison Daélia (ex Maison Felippa, centre d’accueil pour personnes âgées vulnérables) vient de lancer avec l’entreprise Lucky Link une série d’ateliers physiques et cognitifs adaptés aux conséquences engendrées par le VIH, en particulier les effets secondaires de la trithérapie.

Des ateliers qui pourraient ensuite être reproduits ailleurs. Mais attention, alerte Clotilde Allavena, « la question est aujourd’hui de savoir si des interventions spécifiques de prévention et de prise en charge des pathologies liées à l’âge pour la population vivant avec le VIH doivent être mises en œuvre, sans prendre le risque que des interventions ciblées puissent raviver la stigmatisation de la population vivant avec le VIH, maintenant que sa santé s'est améliorée ».

Lire le témoignage de Mary B

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