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La vie d'une femme – Chronique de Joëlle Le Gall

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 14/03/2011

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A l’occasion du 8 mars 2011, journée de la femme

Elle met au monde ses enfants vers 25-30 ans, voire un peu plus tard. Elle les accompagne seule ou en couple jusque vers 25 ans voire davantage, ce qui, en fonction du nombre d'enfants, la conduit à les prendre en « charge » jusqu'à ce qu’elle atteigne l'âge de 50/60 ans. Si cette femme travaille, et si ses parents ou beaux-parents, ses tantes ou oncles sans enfants, ont besoin d'elle, elle va maintenant leur consacrer une bonne partie de son temps libre au moment de la retraite (parfois même avant). Peut-être même sera-t-elle amenée aussi à accompagner son époux...

Certaines femmes ont dû partir en pré-retraite pour s'occuper d'un proche ce qui entraîne une perte de salaire qui engendre une baisse du montant de la retraite. Aussi quand peu à peu, avec l’obligation alimentaire, toutes les économies sont passées à l'accompagnement des proches, c'est l'aide sociale qui les "guette" à leurs vieux jours. Non seulement la femme n’a pas obtenu l’égalité de salaire à travail égal, mais elle est pénalisée au soir de sa vie.

Les enfants se sont mariés et la femme est alors souvent sollicitée pour garder les petits-enfants, parfois au-delà de ce qu'elle aurait souhaité faute de place en crèche ou de "nounous" disponibles ou tout simplement parce que c’est normal d’appeler « mamie » quand un problème survient.

Si les parents ou beaux parents vivent très vieux en mauvaise santé, la femme, toujours elle, atteindra, si elle l'atteint, un âge avancé sans jamais avoir eu le temps de souffler comme cette femme dont la maman est décédée à 108 ans quand elle en avait elle-même 80. C'est à cet âge avancé qu'elle a pu prendre du temps pour vivre... cela n'aura duré que 7 ans...
Mais combien d’aidants sont décédés, usés, bien avant le décès de leurs proches qu’elles ont été amenées à accompagner au-delà de leurs forces, parce que « l’APA » ne couvrant pas les besoins réels, elles ne pouvaient pas faire appel à des professionnels autant que cela aurait été nécessaire. Et parce que, aussi bien à domicile qu’en établissements, elle est présente pour aider à l’accompagnement afin de compenser un manque de personnel trop souvent sans formation appropriée.

Les familles sont accusées à mots à peine couverts, de désengagement. Et pourtant les statistiques reconnaissent leurs présences, et en majorité celles des femmes.

La femme a besoin qu’on l’aide à accompagner ses proches en situation de handicap, elle a besoin qu’on lui donne les moyens de couvrir tous leurs besoins, quel que soit leur âge. Elle ose dire aujourd’hui que « trop, c’est trop » et refuse de voir en plus sa famille pénalisée financièrement. Elle ne veut plus suppléer en permanence au personnel tant à domicile qu’en établissements, elle veut pouvoir vivre sa vie comme tout citoyen, à égalité avec les hommes, elle refuse d’être assignée à résidence. Seule une vraie solidarité nationale peut répondre à son attente.

Signez et faites signer le Manifeste pour un vrai cinquième risque.

Joelle Le GallJoëlle Le Gall
Présidente de la FNAPAEF

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