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Les féministes Babayagas vont vieillir ensemble dans leur maison à Montreuil

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 10/10/2011

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Il a fallu plus que quinze ans pour donner corps au projet

La première pierre de la maison des féministes des Babayagas, qui se veut un lieu de vie innovant pour femmes âgées, une alternative à la maison de retraite et au maintien à domicile, sera finalement posée le 15 octobre à Montreuil.

"Nous ne voulons pas être des vieilles entassées devant la télé, (...) nous sommes toutes des militantes, c'est un projet politique", a lâché lors d'une conférence de presse Thérèse Clerc, féministe de 84 ans à l'origine du projet.

Cette maison de retraite autogérée a mis quinze ans à voir le jour. L'idée a germé dans l’esprit de Thérèse Clerc en 1995. Une association a été fondée en 1999. En 2005, le maire communiste de l’époque, Jean-Pierre Brard promet un terrain. Une première pierre symbolique est posée en 2007, mais des difficultés administratives surgissent tandis que le montage financier reste à boucler. Entre temps, la mairie change de patron et Dominique Voynet (EELV) découvre étonnée que le projet n’a pas réellement reçu un début de réalisation. Il est vrai que cette maison de retraite autogestionnaire réservée aux femmes ne rentre pas dans le cahier des charges des organismes qui auraient pu le financer.

Deux points font l’objet d’un litige : la non mixité – il s’agit d’un projet de femmes réservé aux femmes – et l’autogestion (une association choisit les résidentes).

« On a fait valoir l’idée que les femmes étaient discriminées par un niveau de pension plus faible et que ce projet avait pour but de pallier à cette inégalité » explique Thérèse Clerc. Cette réponse a semble-t-il permis de contourner l’obstacle de la non mixité.

A la place, une mixité intergénérationnelle a été mise en place. Quatre logements seront dédiés à des jeunes, "pour développer le principe intergénérationnel d'entraide".

Ce projet permet de "proposer une solution alternative entre la maison de retraite classique et le maintien à domicile souvent très coûteux pour la société, qui n'est pas sans risque", explique la mairie de Montreuil.

Pour la maire Dominique Voynet c'est "une nouvelle façon de vieillir" pour "ne pas souffrir de la solitude et de la dépendance".
Cette maison des Babayagas (dans les contes russes, Baba-Yaga est une vieille sorcière, mangeuse d'enfants, mais aussi une guide dispensant ses sagesses) comptera 25 logements de type T1 bis.

Toutes les difficultés semblent aujourd’hui aplanies. Les Babayagas devraient pouvoir y aménager d'ici à fin 2012. La maison coûte près de 4 millions d'euros, financés principalement par la ville, l'Etat, le conseil régional et l'office public de l'habitat montreuillois.
"Nous allons être des semeuses, des racines du futur", a dit Thérèse Clerc, se félicitant de projets de maisons de Babayagas à Lyon, Brest, Saint-Etienne etc...

Voir nos articles sur le porjet des Babayagas filmé et primé en 2011, le partage d'expériences Babayagas en 2009 , les premières pierres de rêve en 2007, révolte contre les pouvoirs publics qui ne voulaient pas du projet en 2007

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