Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Personnes âgées : pas de limite d'âge pour s'occuper de la santé de sa bouche

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 28/11/2011

0 commentaires

Il n’est pas normal de perdre ses dents

Est-ce normal de perdre ses dents quand on vieillit ?
"De moins en moins",
répondent les chirurgiens-dentistes qui invitent à une meilleure prévention pour préserver un "capital dentaire" déterminant dans la capacité à se nourrir, mais aussi facteur de lien social. 11 millions de Français ont aujourd'hui plus de 65 ans et ils seront 25 millions en 2050. Un vieillissement qui interpelle l'Association dentaire française (ADF) réunie en congrès à Paris jusqu'à samedi 26 novmbre 2011.

Une alimentation "complète et équilibrée", une hygiène bucco-dentaire "de qualité" et des détartrages réguliers permettent de préserver l'état des dents, expliquent les spécialistes. "On peut tout à fait vieillir en bonne santé bucco-dentaire, le tout c'est d'y avoir apporté une attention particulière avant", souligne le Dr Jacques Wemaere, secrétaire général adjoint de l'Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD).

Le problème, "c'est qu'il y a souvent une période, entre 25 et 40 ou 50 ans, où les personnes vont moins chez le chirurgien-dentiste : c'est là où on peut perdre du capital dentaire", ajoute-t-il. Une étude ADF-Opinion Way révèle qu'un tiers des personnes âgées de 40 ans et plus (1.000 personnes interrogées en ligne du 21 au 27 octobre) n'ont pas consulté de chirurgien-dentiste au cours des 12 derniers mois. Une autre enquête Ifop/Sensodyne/GSK (1.008 personnes interrogées en ligne du 19 au 21 juillet) montre que seulement 53% des Français déclarent se laver les dents deux fois par jour.

De fait, la santé bucco-dentaire des personnes âgées aujourd'hui n'est pas optimale, regrettent les dentistes, au moins dans les maisons de retraite, pour lesquelles des données chiffrées sont disponibles. Ainsi, les trois-quarts des personnes âgées en institution ont un état bucco-dentaire dégradé, selon l'UFSBD : 44% ont au moins une dent cariée, 28 à 40% souffrent de gingivites, 40% ont au moins une dent douloureuse à extraire, 30 à 50% ont besoin de prothèses et 10% de soins en urgence.

Pourtant 42% d'entre elles n'ont pas consulté de dentiste depuis 5 ans. Pour le Dr Wemaere, il importe de sensibiliser les personnels dans les maisons de retraites, pour qui la santé bucco-dentaire est encore trop souvent "la 5e roue du carrosse". "L'espérance de vie en maison de retraite est de 2 à 3 ans. Le maintien en bonne santé bucco-dentaire, et notamment le port de prothèses adaptées, permet de la multiplier par deux, voire trois, parce qu'on va alors permettre à la personne âgée de s'alimenter correctement, et d'éviter la spirale de la dénutrition", explique le chirurgien-dentiste.

Les dentistes peuvent donner des conseils d'hygiène "très faciles" à la famille, au personnel, à la personne âgée elle-même, poursuit-il : comment entretenir une prothèse, comment utiliser une brosse à dents électrique ou des solutions de rinçage pour les personnes dépendantes, dès lors qu'il n'y a pas de risque de fausse-route...

"La sphère orale touche vraiment à l'intime", reconnaît-il, avec des soins parfois "dérangeants" pour des personnes non formées.
Mais pour le Dr Wemaere, il faut aussi se rendre compte que l'enjeu d'une bonne santé bucco-dentaire n'est pas que "fonctionnel". Il est aussi esthétique et social : sourire, rire, parler...

L'ADF préconise notamment un bilan bucco-dentaire systématique à 60 ou 65 ans, "pour anticiper les 40 ans à venir avec sérénité".

Partager cet article

Sur le même sujet