Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Bien vieillir (prendre soin de soi)

Les vieux doivent-ils être protégés ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 10/09/2012

0 commentaires
En janvier dernier, lors du colloque du "Droit de Vieillir" à Dijon, Rosemary Lane de l'ONU est venue débattre de l'intérêt d'une "convention des droits de l'homme âgé".
Projet que reprend à son compte en France Michèle Delaunay, ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie.

"En France, huit personnes de 80 ans sur 10 vont bien, merci" rappelle Geneviève Laroque la Présidente de la Fondation nationale de Gérontologie (FNG). Qui ajoute : une "charte des droits de l'enfant" est indispensable, mais les personnes âgées sont des adultes.

Faut-il un droit spécifique lié à l'âge ?

Les pays européens n'y sont pas favorables. Ils affichent leurs politiques de protection sociale, leurs services sociaux. Geneviève Laroque rappelle que les pays signataires de la convention universelle des droits de l'homme, doivent l'appliquer, sans discrimination de sexe, d'âge.
Or l'âge n'a pas été stipulé dans le traité. Pour la bonne raison que ce sont la maladie, le handicap, les accidents de la vie qui rendent vulnérable. Pas l'âge.

L'actualité nous montre encore cette semaine que les personnes âgées sont la cible de maltraitances, négligences, escroqueries...
L'âge est un facteur de risque mais il est nettement augmenté par l'isolement, la maladie, le handicap...

La vulnérabilité peut survenir à tout âge.
L'Etat, la République, doivent protéger les citoyens des abus, violences, incivilité, actes malveillants...
Force est de constater que les moyens destinés à la défense des droits des hommes qui vieillissent flanchent en France.
- le 3977, n° d'écoute national en cas de matraitance, manque de moyens.
- les juges des tutelles des tribunaux d'instances sont débordés.
- les personnes qualifiées qui font office de recours en cas de conflit avec un service à domicile ou une maison de retraite existent dans un département sur trois à peine.
- Malgré les chartes, recommandations officielles, la qualité des services au grand âge demande à être structurée, labelisée, visibilisée, avec les moyens correspondants pour permettre d'aller et venir, de déployer les projets des personnes âgées jusqu'au bout, en douceur....
- les services de soins palliatifs ne sont pas encore présents partout pour accompagner dignement la fin de vie. Le temps du mourir continue d'être perçu comme "indigne".

Or comme le rappelle le Pr Moulias qui préside l'association ALMA : une des premières causes de maltraitance envers les plus âgées est la tension financière au sein des familles.
Des retraites qui rétrécissent, des besoins familiaux qui augmentent, des services au grand âge non solvabilisés par la solidarité nationale, des aidants qui s'épuisent, et le risque d'abus augmente.

Le président de la République n'a pas positionné la santé, ni la compensation des situations de handicap quel que soit l'âge, parmi les priorités des arbitrages budgétaires de l'Etat, en cette période de crise sans précédent.
Il va être difficile d'envisager une réforme finançant les services au grand âge que Michèle Delaunay annonce pour la "première moitié du quinquénat".

De faibles marges de manoeuvre donc, alors que la ministre ne veut pas, et à raison, d'une "SPA : Société Protectrice des Agés".

Partager cet article