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Réactions contrastées à l'"aide à mourir" proposée par le Conseil de l'ordre des médecins

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 18/02/2013

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La sédation terminale” en question

Les réactions se sont avérées contrastées aux propositions du Conseil national de l'Ordre des médecins concernant une "sédation terminale" pour des patients en fin de vie ayant émis des "requêtes persistantes, lucides et réitérées".
  • La Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP) rappelle jeudi 14 février, que « la sédation pour les patients qui sont en soins palliatifs a déjà fait l’objet de recommandations de la part la Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs en 2009. Ces recommandations ont été validées par la Haute Autorité de Santé. La sédation en phase terminale consiste à endormir un malade pour diminuer ou faire disparaître la perception d’une situation qu’il juge insupportable (douleurs physiques et/ou psychologiques, gène respiratoire etc.) en acceptant le fait qu’elle puisse accélérer la survenue du décès. » La SFAP juge les termes « sédation terminale » « ambigus et impropres car il ne faut pas confondre une sédation qui serait administrée dans une intention de provoquer le décès et une « sédation administrée en phase terminale d’une maladie » dans l’objectif de soulager, quelles qu’en soient les conséquences, un malade qui présente une situation de souffrance insupportable. »
  • Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, a estimé vendredi 15 février, que l'Ordre des médecins réinventait "l'eau froide", en évoquant "une sédation terminale" pour soulager les souffrances en fin de vie, par peur d'une vraie loi "sur l'euthanasie et le suicide assisté". M Romero rappelle que la « sédation terminale » est inscrite dans la loi Léonetti de 2005. "La seule différence avec la loi Léonetti, c'est : qui décide". Le Conseil propose "de passer par un collège de médecins ( …), on médicalise encore plus la fin de la vie et on enlève la décision à la personne. Or c'est elle qui doit décider, pas les médecins", avance-t-il.
  • L'archevêque de Rennes, Mgr Pierre d'Ornellas, chargé des questions de bioéthique au sein de la Conférence des évêques de France, dit craindre une dérive d'euthanasie. Pour l'archevêque de Rennes, "il est plus juste de parler de sédation en phase terminale". "La grande question est celle de l'intention", développe-t-il. "La dignité de la personne humaine s'exprime en partie dans sa capacité de discernement et donc d'intention. L'intention de faire venir la mort est toujours coupable. Au fond de la conscience humaine - et c'est sa dignité -, il y a toujours cette parole fondatrice de liberté et de solidarité: 'Tu ne tueras pas'", dit-il.

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