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Risque canicule : le voisinage trop silencieux. Un sujet qui mobilise Michèle Delaunay chez Agevillage

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 17/06/2013

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Difficile de parler de canicule lorsqu'on croule sous des trombes d'eau. Pourtant ce sujet reste bien d'actualité car chaque année le gouvernement met en place un dispositif de prévention et les préfets activent les différents niveaux d'alerte ouvrant droit à des financement spécifiques.

Mardi dernier, Agevillage a voulu en savoir plus. C'est ainsi que la rédaction a réuni un panel d'experts pour évoquer les alternatives imaginées par le terrain. L'objectif : mieux comprendre leur réalité, les difficultés auxquelles ils sont confrontés et les actions mises en œuvre pour les contourner.

Michèle DelaunayMichèle Delaunay nous a fait l'honneur malgré un agenda chargé de nous honorer de sa présence et de son écoute attentive. Autour de la table, l'équipe d'Agevillage, une cadre de santé en établissement, un gériatre nutritionniste, des représentants de services à domicile, d'une société de restauration, des pompes funèbres et des élus locaux.

L'un des principaux enseignements de cette réunion est la difficulté partagée pour identifier les personnes âgées isolées. Il semble en effet compliqué pour des voisins ou des proches d'aller "signaler" une personne en situation d'isolement.

Pour le fondateur de Plénitys, nombre de personnes fragilisées et isolées, ne sont pas connues et identifiées. La question du « signalement » pose problème. Les personnes répertoriées dans les mairies sont souvent celles qui appartiennent à des clubs ou des associations. Mais qu’en est-il des autres ?
Pour l’ADMR, il existe deux types de personnes âgées : celles qui râlent et celles qu’on n’entend pas.

Madame Delaunay souligne la difficulté rencontrée par les mairies. Les proches craignent que leur démarche soit affiliée à de la délation. Les professionnels de santé ne veulent pas outrepasser le secret médical.
La ministre souligne qu'il s’agit de répertorier des personnes à risque d’isolement. Personne n’ira attaquer quelqu’un qui fait enregistrer une personne en situation de fragilité. Les fichiers ne seront pas non plus récupérés. Ils doivent être conservés par les CCAS, et ne contenir aucune information médicale.

Le Pr Lesourd interroge sur les moyens d’inciter les municipalités à mettre en place un véritable répertoire car comme le précise Yves Mamou d'Agevillage la difficulté réside dans la fragmentation sociale.
La ministre indique qu’elle attend le 12 juillet prochain la remise du rapport « MonaLisa : Mobilisation Nationale contre L'Isolement des Agés ». Consciente que la lutte contre l’isolement social est la clef de tout, Madame Delaunay souhaite créer un « service civique » pour les citoyens de tous âges (et notamment des seniors) pour accompagner ceux qu’elle appelle « les invisibles ».

Il semblerait alors qu’il y ait deux types de messages à diffuser. L’un à destination des aidants, ceux qui peuvent réaliser un signalement, l’autre à destination des personnes elles-mêmes. Mais il est peu probable de voir lancée une grande campagne de communication. Elle demanderait des moyens financiers importants, que la Ministre ne peut mobiliser aujourd’hui.

Les postiers/facteurs pourraient peut-être jouer un rôle actif car ils passent tous les jours au domicile des personnes. L’ennui, comme le souligne la ministre, c’est que le courrier interpersonnel ne représente plus que 3 % des lettres. Le reste étant composé de magazines, factures, publicités…
L’expérimentation « Bonjour Facteur », pourrait se déployer, en devenant payante. Le facteur se rendrait régulièrement chez la personne isolée, apporterait des médicaments ou quelques courses.
Les municipalités pourraient alors participer à cet effort de financement. Et plus il y a d’abonnés, moins le service est onéreux.

Si la mobilisation des retraités est souhaitée dans les associations, elle ne peut s'improviser ou se décréter du jour au lendemain. On ne devient pas bénévole sans culture du bénévolat. Une véritable sensibilisation des enfants dès l'école primaire est une piste jugée intéressante. Ecoutés par leurs parents, ils pourraient également devenir des "alerteurs" pertinents sur l'isolement des plus âgés.
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