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Connaître vos droits

1 personne âgée sur 6 est victime de maltraitance dans le monde selon les experts de l’OMS

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 2 min

Date de publication 17/10/2022

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Lors du webinaire sur la lutte contre les maltraitances le 12 octobre dernier, Christopher Mikton, chercheur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé les propos du ministre Jean-Christophe Combe : "nous sommes tous concernés". En effet, les études montrent qu'une personne âgée sur six est victime dans le monde, et la situation serait plus grave en institution. Tous lanceurs d'alertes équipés et accompagnés militent les Petits Frères des Pauvres.

Dans le cadre de la décennie pour un vieillissement en bonne santé (2021-2030), l'OMS va mobiliser les chercheurs, médias, les gouvernements, l'ensemble des acteurs du grand âge face aux risques de situations de maltraitance.

De son côté, l'association les Petits Frères des pauvres forme et accompagne ses bénévoles face à ces risques quotidiens lors des visites.

Magali Assor, cheffe de projet "réflexion éthique, lutte contre les maltraitances" a témoigné de l'importance de ces bénévoles "intermédiaires de confiance", formés, suivis, face à des personnes âgées qui peuvent avoir intégré ces situations, ces risques ("je ne veux pas me plaindre, il y a pire que moi"), avec souvent de l'ambivalence dans les cellules familiales (crainte du petit-fils violent mais crainte aussi de le perdre, de lui causer du tort...).

La parole se libère parfois pour que la violence s’arrête, pour être soulagé d’avoir exprimé son mal-être mais en implorant de ne rien faire…

Face à ces discours ambivalents et changeants, les Petits Frères des pauvres proposent à leurs bénévoles un dispositif d’écoute et de conseil interne, pour permettre un pas de côté, pour analyser la situation, si elle se dégrade, son impact sur les témoins proches, les professionnels.

Cela permet de reconnaître que ce que le bénévole traverse est violent, explique Magali Assor. Le bénévole sera aussi accompagné si la situation fait écho avec son vécu.

C'est pacifiant mais décevant car il n'y a pas de méthodologie "toute prête", magique pour faire cesser la violence, alerte-t-elle. Pour ne pas tomber dans le sentiment d'impuissance, on continue d'associer la personne vers des alertes étayées. Que les signalements aboutissent ou pas, l'important est de rester auprès des personnes, avec elle, en lien. Leurs propositions de sorties, de vacances seront comme des bulles d’oxygène pour se réarmer.

Le sujet est très vaste et démarre tôt pour lutter contre ces violences, ces discriminations, cet âgisme (dès l'école, le collège). Les Petits Frères des pauvres travaillent aussi à des "pairs-aidance" (des soutiens, formations entre personnes concernées).

Magali Assor insiste sur l'importance de la manière dont on accueille la parole, l'importance de se mettre régulièrement autour de la table. Au quotidien, en urgence, quand c'est nécessaire. Le sujet est permanent, pas seulement quand il y a des dysfonctionnements graves.

Ces temps d'échanges, cette ouverture du huis clos sont nécessaires pour prévenir et traiter les situations à risque de maltraitance.

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