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Viager ou rénovation thermique, les initiatives de la CDC pour dynamiser le logement

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 30/09/2013

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Un entretien avec Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la Caisse des Dépôts

Alors que la construction stagne et que les objectifs publics en termes de logement social ne seront pas atteints en 2013, Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la Caisse des Dépôts, bras financier de l'Etat, détaille ses initiatives pour dynamiser le secteur.
Q - La ministre du Logement Cécile Duflot a exhorté les organismes HLM à "redoubler d'efforts" pour atteindre les objectifs en matière de construction de logements sociaux, comment cela va-t-il se traduire pour la CDC ?
R - L'Etat nous a permis d'avoir une prime exceptionnelle de 120 millions d'euros jusqu'au 30 avril prochain pour aider les bailleurs sociaux à accroître le rythme de la construction. Pour l'Outre-mer, nous allons plus loin puisque nous allons mettre en place des "sismo-prêts", pour favoriser la réhabilitation du logement social outre-mer en prenant en compte les normes sismiques. Ils vont être accordés à un taux de 0,5% et la Caisse offre 2 millions d'euros sur ses fonds propres, pour abonder ces prêts.
Nous allons également faire en sorte, avec des investisseurs institutionnels, de favoriser le développement de logements intermédiaires, qui favorisent l'accession à la propriété des jeunes et des personnes aux revenus moyens. Nous allons développer une offre de 10.000 logements, puis on augmentera le rythme les années suivantes, d'ici 2017.
Aujourd'hui, la CDC ne peut financer les prêts aux collectivités locales qu'à hauteur de la moitié de leur montant. Nous allons demander à l'Etat à pouvoir financer 100% de ces prêts lorsqu'ils sont d'un montant inférieur ou égal à 1 million d'euros. Cela favorisera les petites et moyennes collectivités, qui ont besoin que leurs prêts soient pris en charge intégralement.

Q - La création par la CDC d'un fonds dédié au viager a été évoquée récemment. Pouvez-vous détailler ce projet?
R- Nous sommes aujourd'hui dans une phase d'étude. L'idée, c'est de développer le viager pour faire en sorte que les personnes âgées aient davantage de revenus. Aujourd'hui, vous avez moins de 7.000 opérations de viager par an. On va créer un fonds avec d'autres investisseurs institutionnels, qui sera doté de 100 millions d'euros, de façon à mutualiser les offres et demandes de logements en viager sur quelques régions. Nous achèterons des logements en viager puis nous les revendrons au prix du marché. Dans un premier temps, ce sera en Ile-de-France et en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA) où le marché immobilier est particulièrement tendu, puis nous l'étendrons d'ici 2015. Cette expérimentation devrait commencer au printemps 2014.

Q- Le Président a annoncé la semaine dernière la création d'un fonds national de garantie thermique. Comment fonctionnera-t-il?
R - L'idée du Fonds national de garantie thermique, c'est d'être un tiers de confiance permettant aux ménages de ne pas avancer l'argent pour réaliser des travaux de rénovation énergétique. Ce sont des prêts qui seront indexés aux taux des crédits immobiliers, ce qui rendra l'opération moins chère, leur montant reste en discussion. Ce fonds devrait être mis en place au printemps. Actuellement, nous sommes en mesure de réaliser 380.000 opérations de rénovation par an.

Q - La CDC utilise l'épargne collectée à travers le Livret A pour se financer. Or, la collecte sur ce livret a nettement reculé en août et les banques vont recevoir 30 milliards d'euros issus de l'épargne réglementée. Ne craignez-vous pas que cela nuise à vos opérations?
En dépit des baisses de taux (à 1,25% en août, ndlr), la collecte sur les 8 premiers mois de l'année est supérieure à celle de l'année dernière. La collecte s'élève à 15,5 milliards d'euros, ce qui montre qu'il y a une assez grande fidélité à l'égard du Livret A dans la période actuelle où les Français ont besoin de stabilité. Quant à l'opération avec les banques, c'est du gagnant-gagnant. Cette épargne était placée à des taux très faibles, et les banques avaient besoin d'augmenter leurs ressources pour faire face aux nouvelles contraintes de Bâle III. En contrepartie de l'augmentation du volume laissé aux banques, nous avons obtenu une baisse du taux de commissionnement de 0,5 à 0,4 %. En outre, cet argent reste à notre disposition s'il y a des projets très importants. In fine, la CDC y gagne en termes de coût de la ressource, compte tenu du niveau des taux d'intérêts actuels.
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