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Un séjour prolongé aux soins intensifs accroît le risque de démence

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 07/10/2013

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Une étude du New England Journal of Medicine.

Les trois quarts des malades traités dans les services des soins intensifs hospitaliers développent des déficiences cognitives persistantes, révèle une étude du New England Journal of Medicine, publiée mercredi aux Etats-Unis, un problème trop peu reconnu par la médecine selon les chercheurs.
Cette recherche menée sur 821 patients âgés en moyenne de 61 ans admis dans deux centres hospitaliers américains pour insuffisance respiratoire, cardiaque ou en raison d'un choc septique et sans aucun signe d'insuffisance cognitive, montre que 74% d'entre eux finissent par développer un delirium durant leur hospitalisation.

Le delirium, ou confusion mentale, est une forme sévère de dysfonctionnement du cerveau, fréquente en cas de maladies graves chez les personnes plus âgées. Il est très souvent lié à une mortalité plus élevée, relèvent les chercheurs, dont le Dr Pratik Pandharipande, professeur d'anesthésiologie à la faculté de médecine de l'Université Vanderbilt. Il est le principal auteur de cette étude parue dans le New England Journal of Medicine.

Mais ces travaux montrent qu'une hospitalisation prolongée en soins intensifs est également liée à des déficits cognitifs durables même chez des personnes beaucoup plus jeunes.

Ainsi, après trois mois dans ce service hospitalier, 40% des participants à la recherche avaient une capacité mentale similaire à des personnes ayant subi un traumatisme cérébral modéré, tandis que 26% avaient un état cognitif comparable à des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer.

Ces déficits cognitifs ont touché les patients âgés et plus jeunes de moins de 50 ans et ont persisté jusqu'à douze mois. Parmi les 40% de ceux avec des capacités mentales comparables à une personne ayant eu un traumatisme du cerveau, 34% n'avait pas connu d'amélioration, de même que 24% de ceux aux capacités cognitives similaires à des malades atteints d'Alzheimer.

"Avec l'amélioration des traitements, les malades survivent plus souvent à des maladies graves mais si cette survie s'accompagne d'une déficience cognitive, survivre ne suffit pas", relève le Dr Pandharipande.

"Quelle que soit la raison pour laquelle vous être admis dans un service de soins intensifs, vous devez savoir qu'il y a une forte probabilité que vous finissiez par souffrir d'insuffisance cognitive. Vous devez en être conscient car la profession médicale dans sa majorité ne le sait pas et laisse la plus grande partie des patients souffrir seuls", explique le Dr Wes Ely, professeur de médecine, un autre co-auteur.

"Les résultats de cette étude fournissent des indications importantes sur l'étendue de ce problème et la nécessité de le reconnaître davantage et de trouver des solutions", estime le Dr Molly Wagster, neurologue à l'Institut américain duvieillissement.

Selon ces chercheurs, certains dommages cérébraux pourraient être en partie évités en écourtant la durée du delirium dans les unités de soins intensifs par la surveillance et en réduisant plus tôt la dépendance aux antidouleurs et aux somnifères et en favorisant une plus grande mobilité.

Une telle approche peut sauver des vies et réduire le handicap cognitif, selon ces médecins.

"Même après que le malade quitte l'hôpital, nous pensons que la rééducation cognitive pourrait être utile dans ces cas comme le montrent des donnée préliminaires", note le Dr Ely.
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