Journée mondiale des soins palliatifs : regards croisés soignants, proches, bénévoles

Dans le cadre de la Journée mondiale des soins palliatifs, placée sous le parrainage de la comédienne et humoriste, Michèle Guigon, l’association “Les p’tites lumières”, le Fonds pour les soins palliatifs et la Fédération RESPALIF reconduisent Les Rendez-vous de la place de la Sorbonne. Cette année, l’événement se tiendra du 5 au 11 octobre avec comme point d’orgue la journée du 8 octobre.
Pour la 3e édition de ces Rendez-vous de la place de la Sorbonne, les organisateurs ont choisi d’orienter le débat et d’ouvrir les échanges sur la thématique suivante : « Soignants, proches, bénévoles : regards croisés en soins palliatifs. »
Ouvrir un espace de parole
La mission de réflexion sur la fin de vie en France confiée au Pr Didier Sicard en juillet 2012 par le résident de la République a conclu la nécessité de la « pluridisciplinarité des approches »aux dérents aspects de l’accompagnement de la personne malade selon la place de chacun. La variété des approches et la complémentarité des personnes, professionnelles ou non, fondent la démarche palliative.
L « Soignants, proches, bénévoles : regards croisés en soins palliatifs » permettra à chacun de se reconnaître, de témoigner, d’échanger et d’appréhender la dimension humaine des soins palliatifs, qui fait sens à ce moment si particulier de la vie.
Informations et renseignements concernant Les rendez-vous de la place de la Sorbonne sur http://www.rendez-vousplacedelasorbonne.fr/
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Si la personne malade est toujours placée au coeur des préoccupations des différents interlocuteurs du malade, soignants, proches ou bénévoles, comment accorder les regards ? Comment recevoir et accueillir la parole, ou plutôt les paroles, du patient lorsqu’il évoque sa souffrance physique ou morale ?
Pour Jean Leonetti, la question du regard croisé est au coeur de la problématique des soins palliatifs. “La mort voudrait être médicalisée. On voudrait en faire une affaire de médecins. Or il s’agit bien d’une problématique de citoyen. Chacun projette sa propre mort dans la mort de l’autre. Le bénévole ne situe entre affectif et objectif de soins. Il ressent de l’empathie sans toutefois entretenir de liens charnels. Le malade va lui confier des informations qu’il se dévoilerait pas au médecin. Comment le soignant peut-il laisser de la place à cette parole spécifique ?
Le proche vit quant à lui une position différente. Pour Jean Leonetti, il est essentiel d’accepter l’ambivalence et le doute qui président à la recherche de la vérité.
Pour le Pr Sicard, auteur d’un rapport sur la fin de vie en France, commandité par le Président de la République, et qui a conclu à la nécessité d’une “pluridisciplinarité des approches”, “C’est en accompagnant qu’on apprend à mourir. Les soins palliatifs doivent laisser place à une espérance, une relation au monde différente. La médecine palliative est là pour intimider la médecine curative. Grâce à la solidarité humaine, les accompagnants bénévoles ne sont pas écrasés ou en rivalité avec les soignants. Ca va d’ailleurs dans le sens de l’effort actuel du politique qui cherche à s’intéresser aux conditions de la fin de vie. Mais une fin de vie digne, qui considère la singularité de chaque individu. La société est attentive à ce moment. Car le mourant est un être humain qui doit confisquer l’attention des autres”.
Pour le Dr Vincent Morel, “Nous avons tous des certitudes qui s’éclairent avec notre expérience mais peu de personnes sont capables d’une réflexion éclairée. 65 % des français ne connaissent toujours pas les soins palliatifs. Un chiffre qui n’a pas évolué depuis 5 ans. Je fais le voeu que le progrès sera développé par des échanges et des débats.
La marraine de l’événement, Michèle Guignon, n’a pu être présente. Elle a toutefois tenu à délivrer un témoignage : ” Quand quelqu’un veut nous rassurer, c’est sa peur qui parle à la nôtre. Cela produit de la peur puissance 2.
Ce qui est merveilleux, c’est quand on se rend compte qu’on ne peut plus rien faire, mise à part une seule chose : aimer. Quand on réalise qu’on peut toujours aimer, c’est merveilleux”.
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