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Drame à Sainte-Périne : une résidente serait morte des suites d'une contention

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 21/10/2013

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la CGT dénonce les conditions de sécurité et le manque de personnels

Selon le Parisien qui a révélé l’affaire, une septuagénaire serait morte mercredi 16 octobre, dans des circonstances dramatiques à l'hôpital gériatrique parisien de Sainte-Périne.

Le Parisien affirme que "le corps sans vie de la patiente a été retrouvé ceinturé au pied du lit où elle dormait". La septuagénaire aurait donc été "étranglée par la ceinture de contention qui devait la maintenir", selon le quotidien.
L'hôpital spécialisé dans la prise en charge des personnes âgées, notamment atteintes d'Alzheimer, avait déjà été l'objet d'une enquête interne en janvier après le décès d'une nonagénaire morte de froid dans le parc de l'établissement.
Cet établissement, situé dans le XVIe arrondissement, emploie quelque 750 personnes. La résidente décédée devait être autopsié pour déterminer les causes du décès, a annoncé le parquet. Le parquet de Paris a co-saisi dès mercredi d'une enquête en flagrance le commissariat et la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne, a ajouté le parquet.
L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), dont dépend cet établissement, a de son côté diligenté une enquête interne "pour comprendre les causes de ce dramatique événement et en tirer les enseignements nécessaires". La patiente, admise en mai 2013, était hospitalisée en soins de longue durée, selon l'AP-HP, qui a refusé de donner des précisions sur les circonstances du décès.
L'Union syndicale CGT de l'AP-HP a dénoncé jeudi matin les conditions de sécurité à l'hôpital gériatrique de Sainte-Périne, à Paris. Selon le syndicat, il n’y a parfois "qu'une infirmière pour 70 patients" et dénonçant "des économies au détriment de la sécurité". "C'est un drame qui aurait pu être évité", a-t-elle affirmé disant penser "avant tout aux familles".
La contention est souvent pratiquée en maison de retraite pour pallier l’absence de personnel. Le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants rappelle que, dans le secteur psychiatrique ou ces techniques étaient répandues, la mise en chambre d’isolement et la contention (MCI) sont « des mesures extrêmes qui peuvent être prises afin de faire face à un risque imminent de blessures ou un état de violence aiguë. »

Le Comité rappelle que chaque MCI et recours à la contention doit être prescrit par un médecin. Il faut « éviter que le personnel soignant ait une autorisation générale du médecin d’utiliser ces moyens en cas de nécessité. »
Bernard Pradines, spécialiste des questions du vieillissement, indique qu’en Allemagne, toute mesure de restriction de liberté (MRL), que nous appelons couramment contention, doit être entérinée par un tribunal si son utilisation est régulière ou pour une longue durée. Ainsi, les maisons de retraite, les hôpitaux et d’autres institutions ont presque doublé leur nombre d’autorisations par un tribunal en l’espace d’une décade : de 52 536 en 2000 à 96 092 en 2009.
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