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Personnes âgées : l'accident vasculaire cérébral (AVC) frappe aussi en dessous de 65 ans

Auteur Rédaction

Temps de lecture 5 min

Date de publication 26/10/2013

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L’hypertension, l’excès de sel ou d’alcool engendrent les mêmes maux chez les plus jeunes

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) frappent un nombre croissant d'adultes de moins de 65 ans dans le monde, notamment dans les pays en développement, selon deux études publiées jeudi 24 octobre, par la revue médicale britannique The Lancet.

Alors que les AVC sont traditionnellement associés au vieillissement et restent nettement plus fréquents chez les personnes âgées, une vaste étude rassemblant les données fournies par 119 pays (58 à haut revenu et 61 à bas ou moyens revenus) montre que le nombre des AVC a augmenté de 25% en 20 ans chez les 20-64 ans, portant leur part dans le nombre total d'AVC à 31% en 2010 contre 25% en 1990.

L'étude évalue à 16,9 millions le nombre d'AVC survenus à travers le monde en 2010, soit 68% de plus qu'en 1990.
Une part grandissante des 11,6 millions d'AVC ischémiques et des 5,3 millions d'AVC hémorragiques enregistrés au total survient dans les pays en développement et chez des personnes de moins de 74 ans.

Un AVC peut être provoqué par un caillot de sang qui entraîne une diminution de la circulation sanguine cérébrale (AVC ischémique) ou par la rupture d'un vaisseau sanguin à l'intérieur du cerveau (AVC hémorragique).

Les AVC sont favorisés par l'hypertension artérielle, mais également par d'autres facteurs comme la sédentarité, l'obésité ou le tabagisme.

Mais alors que la mortalité des deux types d'AVC a sensiblement baissé (-37%) ces vingt dernières années dans les pays développés, elle a augmenté de 42% dans les pays en développement qui représentent désormais l'essentiel des 5,9 millions de décès observés en 2010 dans le monde, soit 84% des quelque 3 millions de décès des suites d'un AVC hémorragique et 57% des 2,98 millions de décès après AVC ischémique.

Si la tendance actuelle se poursuit, le nombre des morts pourrait doubler d'ici à 2030, tout comme le nombre de personnes survivant à un AVC (70 millions en 2030 contre 33 millions en 2010) ou celui des handicaps et des pathologies associées (200 millions contre 102 millions en 2010), avertissent les auteurs de l'étude dirigée par le professeur néo-zélandais? Valery Feigin.

Ils notent également que si rien n'est fait en termes de prévention dans les pays en développement, les AVC continueront à frapper un nombre croissant de personnes jeunes.

"Le fardeau mondial lié aux AVC augmente très vite et il nous faut rapidement mettre en oeuvre à l'échelle mondiale des stratégies de prévention, de gestion et de réhabilitation qui soient à la fois abordables et acceptables culturellement" relève le Pr Feigin.

En 2010, on notait déjà d'énormes disparités entre pays riches et pays pauvres : les écarts allant de 1 à 10 pour les décès prématurés comme pour le poids des handicaps et des pathologies associées entre l'Europe occidentale, l'Amérique du nord et l'Australie d'un côté et les pays d'Europe orientale, l'Afrique sub-saharienne ou encore certains pays d'Asie, de l'autre.

Dans un commentaire joint à cette analyse, Graeme Hankey de l'Université d'Australie occidentale préconise des "stratégies globales visant à réduire la consommation de sel, de calories, d'alcool et de tabac". Il préconise aussi d'identifier les personnes les plus à risque d'AVC hémorragique afin de pouvoir les inciter à modifier leur mode de vie ou à entamer un traitement contre l'hypertension.

Un AVC, vite le 15

Campagne avc 2013A l’occasion de la 11ème journée mondiale contre l’accident vasculaire cérébral, qui se déroule le 29 octobre, la Fédération Nationale France AVC et la Société Française Neuro-Vasculaire (SFNV) lancent une nouvelle campagne d’information « AVC Vite le 15, et après ?… La vie continue ».

Elle porte sur la prise en charge après un accident vasculaire cérébral et a
pour vocation de sensibiliser les malades et leur famille aux bons gestes à adopter pour éviter les risques de récidive : bonne observance du traitement, hygiène de vie, suivi médical...

Cette campagne est aussi une occasion de rappeler l’importance d’appeler rapidement le 15, et ce dès l’apparition d’un des trois symptômes majeurs de l’AVC (visage paralysé, inertie d'un membre, troubles de la parole) afin de réduire au maximum les séquelles voire le risque de décès. D’après une étude Ifop/Bayer HeathCare, réalisée en 2013, 76% des Français savent qu’il faut contacter les urgences (+7% par rapport à 2012) en cas de paralysie, perte de la parole ou troubles de la mémoire.

Chaque année pourtant, en France, environ 130 000 nouvelles personnes sont victimes d’un AVC ; 33 000 en meurent durant le 1er mois. L’AVC est la 1ère cause de handicap acquis de l’adulte et la 2ème cause de démence après la maladie d’Alzheimer.

AVC : agir vite pour réduire les risques de mortalité et de séquelles
Face à un AVC, chaque minute compte dès le premier symptôme et, le pronostic d’une personne souffrant d’AVC dépend de la rapidité de sa prise en charge. « Plus nous allons vite dans la prise en charge, moins le cerveau est abîmé. Les séquelles sont par conséquent moins graves et le risque de mortalité sensiblement diminué » affirme le Dr François Rouanet, neurologue, Hôpital Pellegrin, CHU Bordeaux Unité Neuro-Vasculaire.
L’AVC reste pourtant la 1ère cause de handicap acquis de l’adulte. Après un AVC, 25% des patients présentent un handicap léger ou modéré et 34% ne peuvent marcher sans assistance.

Eviter le risque de récidive à tout prix
Après un premier AVC, le risque de rechute est important. Il est estimé entre 30% et 43% à 5 ans. D’après l’étude Ifop/Bayer HealthCare, 98% des personnes interrogées considèrent qu’une rechute est probable pour une personne ayant déjà été victime d’un accident vasculaire cérébral.

Pour éviter au maximum tout risque de récidive, les patients présentant un facteur de risque élevé de faire un AVC tels que l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le trouble du rythme cardiaque ou fibrillation atriale, ou encore le diabète... doivent suivre un traitement adapté à leur pathologie.
En plus du traitement médicamenteux, les patients doivent adopter une bonne hygiène de vie au quotidien : manger de manière variée et équilibrée, avoir une activité physique régulière, réduire leur consommation d’alcool et arrêter le tabac pour les fumeurs.

Vivre au quotidien après un AVC
« Les séquelles de l’AVC ont des répercussions sur la vie sociale et familiale des patients et de leur entourage. Toute la famille en subit les conséquences » affirme le neurologue François Rouanet. Pour aider les patients à mieux vivre au quotidien après un AVC, différents professionnels de santé, médecin généraliste, cardiologue, neurologue, orthophoniste, kinésithérapeute, psychiatre, infirmier…, peuvent les accompagner et assurer leur prise en charge.

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