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Aider les salariés à être aussi grands-parents, l'idée fait son chemin

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 25/11/2013

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Mieux tenir compte des salariés grands-parents dans l'organisation du travail : l'idée commence à faire son chemin dans les entreprises, même si les initiatives innovantes restent encore limitées, ont observé les participants à un colloque organisé à Paris par l'Ecole des grands-parents européens (EGPE).

Les entreprises prennent en compte depuis quelques années la diversité des modèles familiaux (familles monoparentales, gardes alternées, aidants familiaux...), "elles doivent maintenant adapter leur contrat social à la grand-parentalité", a déclaré mardi lors du colloque François Fatoux, délégué général de l'Observatoire de la Responsabilité Sociétale des entreprises (ORSE).

L'allongement des durées de carrière et le recul de l'âge des départs à la retraite ont fait naître un nouveau concept, celui de "grand parentalité active".

Armelle Le Bigot-Macaux, présidente de l'EGPE, a rappelé les chiffres: 15,1 millions de Français ont 60 ans et plus (un Français sur quatre), selon l'Institut national de la statistique (Insee). Un nombre qui devrait atteindre 20 millions en 2030. Chaque Français dispose d'une espérance de vie de 30 ans au moment du départ à la retraite, et a en moyenne 5 petits enfants. Les femmes deviennent grand-mères à 54 ans en moyenne et les hommes grands-pères à 56 ans.

Mais souvent, les grands-parents encore en activité jouent aussi un rôle clé de la structure familiale : ils consacrent 23 millions d'heures hebdomadaires à leurs petits-enfants, autant que les assistantes maternelles, selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).

Selon un sondage d'OpinionWay réalisé à l'occasion du colloque, 84% des parents français pensent que les grands-parents sont une aide incontournable, en particulier pour garder les enfants (90% en Europe).

Dès lors comment concilier vie de grand-parent et vie professionnelle?

Pour François Fatoux, "on pourrait penser par exemple à faciliter les temps partiels pour les grands-parents, notamment le mercredi, ou la prise de congés pendant les vacances scolaires, et lors d'événements importants comme le mariage ou le décès d'un petit enfant".

Des initiatives innovantes existent déjà dans certaines entreprises. A Lyon, Areva avait conclu en 2009 un accord, étendu au niveau national en 2013, permettant aux séniors de travailler à temps partiel sur la base de 90% de leur rémunération antérieure, en prenant des congés scolaires.

L'entreprise Rhodia propose également aux salariés de 50 ans et plus un congé grand-parental. Le salarié peut réduire son temps de travail de 20% sous réserve de reporter son départ à la retraite.

"Il faut également faire évoluer la culture d'entreprise vers une logique de bienveillance à l'égard des préoccupations familiales et personnelles", a ajouté François Fatoux. Il préconise une communication interne, ciblée en direction des grands-parents et en particulier des hommes.

"Nous devons valoriser le rôle effectif des grands-parents dans la société", a abondé Michèle Delaunay, ministre déléguée aux Personnes âgées. Elle voudrait inciter les employeurs et les collectivités à accorder des places aux petits-enfants des salariés dans les crèches d'entreprises. Elle a aussi suggéré le développement de crèches grand-parentales, sur le modèle des crèches parentales associatives.
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