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Comprendre les fragilités

L'Observatoire national de la fin de vie énonce dix propositions sur la fin de vie des personnes âgées

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 27/01/2014

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Le naufrage a commencé, mais il est possible de l’enrayer

Rapport de l'observatoire sur la fin de vieLe rapport 2013 de l'Observatoire National de la Fin de Vie (ONFV), entièrement consacré à la fin de vie des personnes âgées, a été remis officiellement, le 21 janvier, à Mmes Marisol Touraine et Michèle Delaunay, respectivement ministres de la santé et des personnes âgées.
Après avoir consacré son rapport 2012 à la « Fin de vie à domicile », en 2013 l’Observatoire National de la Fin de Vie a mis un coup de projecteur sur la fin de vie des personnes âgées.
Il apparait ainsi que :
  • une personne âgée meurt aux urgences toutes les 40 minutes (soient 13 000 décès chaque année).
  • Un suicide sur trois concerne une personne âgée. Cela représente 3 000 situations chaque année
  • Moins de 15% des maisons de retraite disposent d’une infirmière la nuit. Si c’était le cas de tous les EHPAD, 18 000 hospitalisations de fin de vie seraient évitées chaque année.
  • Les aides à domicile sont les professionnelles les plus exposées… et aussi les moins formées.
  • 450 euros par mois : c’est la somme moyenne que les personnes âgées en fin de vie doivent dépenser pour financer leur maintien à domicile
  • Contrairement à une idée reçue, le vieillissement a un impact limité sur les dépenses de santé : au cours de la dernière année de vie, le coût des soins est d’autant plus faible que les personnes sont âgées.
L’ONFV recommande de faire du respect des droits des personnes âgées une priorité : « le droit de choisir leur lieu de vie, le droit de choisir d’arrêter les traitements, le droit de rester à leur domicile si elles le souhaitent, et le droit d’exprimer leurs souhaits par avance, en particulier lorsqu’elles sont atteintes de la maladie d’Alzheimer ».
Si nous n’y prenons garde ajoute l’ONFV, « la fin de la vie des personnes âgées pourrait devenir un véritable naufrage social » qui aurait trois formes simultanées:

- mort par exclusion de la « vraie vie », celle des gens qui bougent, qui vont vite, qui travaillent et produisent, qui sont rentables.
- mort par regroupement (et en même temps par isolement) dans des établissements où chacun fait du mieux qu’il peut avec les moyens dont il ne dispose pas pour éviter l’indignité de certaines situations, en dehors du regard de tous.
- mort à l’hôpital, dans le couloir d’un service d’urgences ou après un long passage dans différents services hospitaliers, dont l’objectif principal est de maintenir en vie les personnes malades.

L’Observatoire National de la Fin de Vie énonce 10 propositions concrètes et peu coûteuses pour améliorer la fin de vie des personnes âgées :
En maison de retraite :
n°1 Mettre en place une infirmière de nuit pour 250 à 300 places d’EHPAD, le cas échéant de façon mutualisée entre plusieurs établissements.
n°2 Donner aux Equipes Mobiles de Soins Palliatifs les moyens de réellement intervenir en EHPAD, en accompagnant ces moyens de recommandations de bonnes pratiques et en les conditionnant à une évaluation régulière par les ARS.
n°3 Rendre obligatoire un module « Accompagnement de la fin de vie » dans le diplôme de Médecin-Coordonnateur d’EHPAD.

A domicile:
n°4 Donner aux professionnels de l’aide à domicile une réelle formation autour des situations de fin de vie.
n°5 Elaborer, sous l’égide de la Haute Autorité de Santé, des recommandations de bonnes pratiques pour améliorer l’identification des situations de fin de vie à domicile, et ainsi éviter des hospitalisations dans les derniers jours de vie.
Pour les personnes handicapées :
n°6 Mettre en place des « stages croisés » entre les établissements médicosociaux et
structures de soins palliatifs, pour permettre l’acculturation des professionnels et améliorer
les conditions de la fin de vie
n°7 Faire de l’accompagnement de la fin de vie une priorité nationale en matière de formation continue

A l’hôpital :
n°8 Elaborer et diffuser un outil simple de repérage des situations de fin de vie dans les services d’urgence.
n°9 Inclure, dans les Revues de Morbi-Mortalité (c’est-à-dire les analyses de cas réalisées par les professionnels après un décès), un questionnement spécifique autour de la fin de vie
n°10 Faire évoluer les modalités de financement de la prise en charge des personnes âgées atteintes d’un cancer en phase avancée, afin de favoriser la réflexion des équipes
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