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Comprendre les fragilités

La fin de la vie médiatique

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 30/06/2014

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Annie de VivieAffaire Lambert, affaire Bonnemaison, la fin de vie et la mort entre à nouveau par effraction dans les médias.

Je parle d'"effraction" car un sujet qui entre dans l'arène médiatique est rapidement secoué, amplifié et simplifié. Il est rarement accompagné de temps de réflexion.
C'est le cas encore aujourd'hui.

Franchement qui veut mourir dans l'indignité, isolé, perclu de douleur, avec le sentiment d'être abandonné, inutile aux yeux des autres dans notre société âgiste ?

Franchement quel professionnel de santé n'a jamais senti qu'il pouvait aller trop loin, notamment quand il est lui-même épuisé, isolé, confronté à d'atroces souffrances ?

Franchement n'a-t-on pas facilement raison sur "ce qui est bon pour l'autre" ?

Face aux situations individuelles complexes qui peuvent nous dépasser, qui révèlent nos fragilités humaines ou nos exploits (les faits divers médiatiques), le collectif, la société ont inventé le Politique (avec un grand "P") pour creuser ces questions, faire avancer les débats éthiques (avec ou sans experts), partager des règles, poser des limites (les lois) et savoir les faire respecter.

Voir un médecin, qui a sciemment donné la mort, acquitté et applaudi, interpelle (et le mot est faible).
Voir une équipe médicale désavouée après s'être entourée de moultes précautions éthiques, professionnelles, auprès des proches du principal intéressé qui n'avait pas anticipé, interpelle aussi.

L'humilité, la conscience, l'éthique ne sont pas faciles à traduire médiatiquement.

Avoir des propos mesurés et engagés sur ces questions n'est pas facile. On peut saluer ceux de Michèle Delaunay, ancienne ministre et médecin, ou Jean Leonetti, député et médecin sur les réseaux sociaux et dans les médias.

Ce dernier vient d'être missionné par le Premier ministre, Manuel Valls, avec Alain Claeys, député de la Vienne et maire de Poitiers pour préparer un nouveau texte de loi relatif à l’accompagnement des personnes en fin de vie.

Le gouvernement veut un texte qui rassemble, qui s'appuie sur l'avis récent du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et cherche à développer la médecine palliative, le recueil et la prise en compte des directives anticipées, les "conditions et les circonstances précises dans lesquelles l’apaisement des souffrances peut conduire à abréger la vie dans le respect de l’autonomie de la personne".

Car personne ne veut mourir dans l'indignité.

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