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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Parents à charge ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 01/12/2014

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Vous pourrez me voir ce mardi 2 décembre sur France 5 dans l'émission "Le monde en Face". Juste après un documentaire qui suit quatre familles confrontées au besoin d'aide d'un parent âgé, je réponds aux questions de Marina Carrère d'Encausse, avec un directeur de maison de retraite médicalisée.

Le titre de l'émission "Que faire de nos parents ?" m'a interpellée. Il m'a rappelé le livre de Marie et Edouard de Hennezel, mère et fils, "Qu'allons-nous faire de vous ?".

Les parents âgés seraient-ils nécessairement une "charge" pour leurs proches ?

Depuis 2003 et la terrible canicule, notre pays a fait des progrès dans l'accompagnement des personnes âgées fragilisées, mais le documentaire le montre : la démographie nous rattrape, les personnes âgées fragilisées augmentent et notre pays a du mal à faire face, individuellement et collectivement. On voit que la solidarité existe, mais qu'elle a besoin d'aide pour durer.

Qui connaît les "CLIC" (centres locaux d'informations et coordinations gérontoogiques) qui vont aider les personnes fragilisées et leurs proches à s'orienter dans le maquis des aides et des services ?

Qui connaît ces fameuses aides pour compenser, un peu, les situations de handicap ? L'APA (Allocation personnalisée d'autonomie), les aides sociales (mairie, département, mutuelles, caisses de retraite), les aides au logement...
Qui a réuni ses proches dans un "conseil de famille" pour envisager l'avenir et anticiper l'impact financier du vieillissement : adaptation du domicile, appel à des services d'aides, l'éventuel déménagement vers un logement plus ou moins onéreux ? Anticiper la fin de la vie (directives anticipées, personne de confiance, mandat de protection future) ?

Qui a visité des logements "intermédiaires" (logements-foyers, résidences avec services, petits unités de vie, béguinages, MARPA...) mais aussi des accueils de jour destinés aux personnes malades, des accueils temporaires (pour des vacances, en cas d'hospitalisation d'un aidant), des maisons médicalisées (qui se labellisent) ou des familles d'accueil ?

Qui se rend compte de l'âgisme ambiant qui rabaisse systématiquement les personnes âgées, les rend incapables,
surtout quand elles sont atteintes d'une maladie neuro-dégénérative ? Seraient-elles toutes des "sous-citoyens", uniquement des "charges" pour leurs proches ?

Qui ne se dévalorise pas à la première perte de mémoire ? Mais qui connaît ces mobilisations positives pour les malades Alzheimer notamment (musées) ? L'enjeu : le sentiment de dignité, d'utilité sociale et la lutte contre l'isolement.

Face aux difficultés financières de notre pays, malgré les promesses aux élections présidentielles, nos responsables politiques n'ont pas fait le choix d'un vrai "5ème risque de protection sociale" pour compenser les situations de handicap quel que soit l'âge. Malgré des sources d'emplois qualifiés possibles, les acteurs professionnels pointent les difficultés et veulent faire reconnaître qu'ils ne peuvent pas apporter un meilleur service sans moyens supplémentaires.

Chacun tricote alors son réseau d'aides, invente ses solutions (voir ou revoir le film "Et si on vivait tous ensemble ?") pour vieillir debout, jusqu'au bout. Des initiatives bénévoles viennent compléter l'action des professionnels (Monalisa : mobilisation nationale de lutte contre l'isolement des personnes âgées).

En tout cas, saluons une chaîne publique comme France 5 qui positionne cette question de l'impact du vieillissement sur les proches, à une heure de grande écoute. Espérons que la future loi d'adaptation de la société au vieillissement va remettre le sujet dans l'agenda politique, au sens noble du terme.

Il y a urgence, car il est insupportable sentir que l'on est une charge pour ses proches.

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