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Connaître vos droits

Euthanasie : un nouveau rapport d'Alain Claeys et Jean Leonett préconise le renforcement des directives anticipées

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 15/12/2014

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Un projet de loi consensuel”

Deux députés, Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), ont remis vendredi 14 décembre, à François Hollande un rapport prévoyant de nouveaux droits pour les patients en toute fin de vie. Les réactions sont contrastées.
Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), mandatés en juin dernier par le Premier ministre, ont remis un rapport sur la fin de vie, qui devrait servir de base à une réforme de la loi Leonetti sur la fin de vie.
Une sédation profonde et pas une "aide à mourir" : les deux parlementaires se prononcent en faveur d'une "sédation profonde et continue" jusqu'au décès pour des patients en phase terminale qui en feraient la demande. Il ne s’agit pas de donner la mort mais de soulager un patient avant de l'endormir pour toujours. Des sédatifs puissants ne sont pas des produits léthaux.
L’"aide à mourir" est rejetée dans son principe comme étant susceptible d'être assimilée à une euthanasie ou à un suicide assisté.

Dans un entretien accordé à l'Obs, M. Leonetti précise que la sédation "profonde et continue" a pour but d'éviter le "stop ou encore" pratiqué par certains services de soins palliatifs qui endorment les patients en fin de vie pour les réveiller régulièrement de manière à s'assurer notamment de leur consentement.

Cap sur "les directives anticipées" : les deux députés ont mis l’accent sur le respect des "directives anticipées" des patients. Dans ce document rédigé à l’avance, le patient doit indiquer ses souhaits en matière d’acharnement thérapeutique. Jean Leonetti et Alain Claeys proposent que les directives anticipées deviennent une sorte de "testament médical" qui s'impose aux médecins qui pourraient être tentés de poursuivre un traitement prolongé et sans espoir.
Très mal connues du grand public, ces directives anticipées valables trois ans, n'ont aujourd’hui pas de valeur contraignante pour le médecin. Le projet de loi veut les rendre incontournables.
Le rapport qui a été remis au Président de la République est accompagné d'une proposition de loi commune qui pourrait être présentée au Parlement l'an prochain.
La révision de la loi Leonetti a, dès le début du quinquennat de François Hollande, provoqué des crispations et manifestations qui ont amené le chef de l'Etat à promouvoir une démarche consensuelle.
En octobre, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) avait souligné l'existence d'un "profond clivage" de l'opinion publique sur le suicide assisté et l'euthanasie.


Réactions

Des associations anti-euthanasie,
unies sous le sigle "Soulager mais pas tuer", ont manifesté mercredi 10 décembre au Trocadéro à Paris pour souligner "que l'interdit de tuer doit rester le fondement très clair de la confiance entre soignants et soignés".
L'association pro-euthanasie ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité), a appelé à une manifestation vendredi après-midi près de l'Assemblée nationale pour "protester contre une loi Leonetti de gauche qui voudrait faire mourir de faim et de soif les patients arrivés en fin de vie". Elle met en avant la part des Français se disant favorables à l'euthanasie, qui dépasse régulièrement les 90% dans les sondages.
La Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) "se félicite des propositions" qui "répondent directement aux inquiétudes en sécurisant et améliorant concrètement la prise en charge des personnes en fin de vie". La SFAP apprécie un éventuel caractère obligatoire des directives anticipées dans lesquelles chacun peut stipuler son refus de l'acharnement thérapeutique pour la fin de sa vie.
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