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Un livre de plus sur le supposé eldorado des seniors

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 05/01/2015

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A l’assaut dit l’auteur

S comme seniorsDans senior, il y a la syllabe « or ». Telle est la racoleuse redécouverte de Ralph Hababou, auteur de « S comme seniORs » qui sous-titre son ouvrage « Il y a de l’OR dans senior ».

M. Hababou développe sur 317 pages ce que tout le monde croit savoir depuis vingt ans sans l’avoir jamais prouvé : qu’il est possible de gagner de l’argent avec les 55 ans et plus. L’auteur déroule les évidences démographiques à savoir que la population vieillit et qu’un marché existe. En réalité, l’ouvrage balance sans cesse entre deux pôles qui font toute la difficulté du sujet : la démographie crée une catégorie de citoyens identifiables selon le critère de l’âge, solvables pour une minorité d’entre eux, mais qu’il est difficile de cibler comme un marché isolé et rentable. Et pour cause, depuis vingt ans, les seniors se dérobent sitôt qu’on cherche à les séduire ou qu’on les pointe du doigt.

Qui à 55 ans aimerait être classé « vieux » et rangé dans une case de consommateur de services préemballés ?

Curieusement, le livre fourmille d’exemples de « vieux » qui refusent de se laisser cueillir, qui partent se ressourcer aux quatre coins du monde, accomplissent un pèlerinage à Compostelle ou fondent des associations, des entreprises, écrivent des livres à succès etc.

Sans s’interroger sur les exemples qu’il cite (M. Hababou persiste en titrant l’un de ses chapitres « bravo les vieux »), l’auteur invite les chefs d’entreprise à partir à l’assaut de cet eldorado. La preuve, certains y ont réussi : et l’auteur de citer l’exemple de ce supermarché qui a élargi ses allées, agrandi les étiquettes pour les rendre plus lisibles mais que tout le monde fréquente car le confort donné aux uns attire les autres, les plus jeunes.

Plus on avance dans le livre de M. Hababou et plus l’évidence s’impose que les « vieux » qu’il invite à croquer sont en réalité des jeunes comme les autres. Aussi divers et aussi changeants qu’eux. Moralité que l’auteur rate : si les « vieux » ont besoin d’objets et de services adaptés, ils les créeront eux-mêmes pour eux-mêmes.

C’est cela la grande leçon du vieillissement moderne : prendre de l’âge n’est pas synonyme de passivité. C’est plutôt un vecteur de transformation économique et social. Mais ces transformations auront lieu en marchant et elles ne précéderont en aucun cas le mouvement, ni ne profiteront à des petits malins qui trouveront intelligents de se ruiner eux-mêmes à force de prétendre guigner l’argent de la vieille.
S comme Seniors
de Ralph HABABOU (Auteur)
Broché: 317 pages
Editeur : FIRST (16 octobre 2014)
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